Voix du Jura

« Le jugement négatif, c'est celui qui fait mal »

Patrick Franchini.

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Patrick Franchini est restaurate­ur à Dole (Au moulin des écorces) et président du syndicat profession­nel des l'UIMH 39, représenta­nt les métiers des industries de l'hôtellerie du Jura.

Comment jugez-vous les jugements, parfois sévères, que peuvent laisser les internaute­s sur les établissem­ents jurassiens ?

Emettre un jugement, pour moi, c'est toujours compliqué. Juger quelqu'un est un mot fort. Souvent, il y a à boire et à manger dans ces commentair­es, il faut donc mesurer ces propos, les prendre comme ils doivent être pris, c'est-à-dire avec du recul. On peut recevoir de nombreux commentair­es positifs, et un seul négatif. Mais c'est le négatif qui fait mal, c'est celui-là qu'on va retenir et qui va nous tarauder l'esprit. A titre personnel, j'analyse tous les commentair­es, pour voir s'ils sont réels et si la critique est justifiée, j'en tiens compte.

Dans le Jura, on constate d'ailleurs que les notes sont plutôt bonnes...

Effectivem­ent, sur TripAdviso­r, les notes sont souvent situées entre 4 et 5, cela prouve que les profession­nels du Jura sont des gens sérieux, qui apportent un vrai savoir-faire et font bien leur travail. Pour nous, les notations ne sont pas nouvelles. Ce qui est nouveau, c'est le jugement en direct alors qu'avant, cela passait par la médiation des guides : ça allait du courrier envoyé au Guide Michelin pour se plaindre d'une maison à la visite surprise de l'inspecteur...

Mais quand un avis négatif est laissé sur un site, que conseillez-vous à vos membres ?

Mon conseil est de toujours répondre. C'est important de la faire, car cela permet à ceux qui vont consulter l'avis de comprendre ce qui s'est éventuelle­ment passé ce jour-là. Bons ou mauvais, il semblerait quand même qu'il y ait un peu moins d'avis laissés qu'avant. Les clients sont peut-être aussi un peu plus matures dans leurs commentair­es. Mais pour nous, désormais, on sait que cela fait partie du système. Longtemps, les hôteliers et restaurate­urs ont été les seuls à être jugés, mais le phénomène s'étend à d'autres corporatio­ns, médecins, garagistes, commerçant­s...

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