Voix du Jura

« J’aimerais que le public me surprenne ; qu’il se montre curieux »

Virginie Boccard, directrice des Scènes du Jura.

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Cette saison 2016 / 2017 est la 7e que vous construise­z. Sur quels points aimeriezvo­us surprendre le public des Scènes du Jura ?

Surprendre... mais aussi que le public me surprenne. Quand on regarde les chiffres au bout d’une première semaine de mise en vente, il apparaît à côté des spectacles locomotive­s d’autres spectacles où il n’y a pas de noms connus ; je pense par exemple à “Slow futur”, spectacle de jonglage, pour lesquels on arrive déjà à de bons taux de réservatio­n. Ça conirme que les Jurassiens sont curieux. C’est une belle satisfacti­on de voir qu’ils adhèrent au projet que nous leur proposons. C’est aussi très stimulant.

On remarque que plusieurs auteurs ou artistes croisés au cours des saisons passées seront très présents cette saison.

Thierry Balasse est artiste en résidence depuis trois saisons, Marion Lévy deux saisons. Samuel Gallet avait travaillé avec Fabrice Melquiot et animé des ateliers. On a déjà programmé des spectacles de Jean-Pierre Baro. Ça va être un vrai bouquet avec trois pièces qu’il met en scènes. On retrouve aussi des textes de Fabrice Melquiot, Olivier Saccomano, Paulines Sales, Rémy de Vos. J’ai voulu, en effet, que cette saison permette de retrouver tous ces auteurs grâce à qui le projet des Scènes du Jura, de diffusion de l’écriture théâtrale contempora­ine, est désormais bien installé.

Il y a aussi Shakespear­e, Jarry, Beckett...

Je n’avais jamais programmé de pièces de Beckett ni Jarry, mais Shakespear­e revient chaque saison. “L’Opéra de quat’sous” est presque une forme opératique ; on marque les dix ans de la commanderi­e, mais on ne pourra pas toujours accueillir des formes si importante­s.

Avez-vous des nouvelles des spectacles qui ont été créé ici ces dernières années et que Scènes du Jura a co-produits ? “Trois ruptures” de Remy de Vos est encore en tournée saison, de même que “Riquet” qui va être donné plus de cent fois. Dans la programmat­ion de cette année, on va notamment accueillir à Lons “A vif” qui sera ensuite cinq semaines au théâtre du Rond Point à Paris, puis “La Ville ouverte” pour laquelle se dessine également une belle tournée.

A Dole, vous avez quitté le théâtre pour la Fabrique ; le public vous a-t-il suivi ?

Il nous a suivi et il est même plus nombreux qu’il y a un an. Ce nouvel outil nous a permis d’accueillir des spectateur­s qui ne venaient plus pour des raisons d’inconfort, d’accueillir les artistes dans de très bonnes conditions, et de faire plus de représenta­tions donc d’offrir plus de places.

Les spectacles naissent souvent de rencontres. Lesquelles se cachent derrière cette nouvelle programmat­ion ?

Dans Inuk, David Gauchard parle de son voyage dans le grand nord. J’ai aussi invité François Bernard, originaire de Lons-le-Saunier, qui est alpiniste et familier des mondes polaires. La soirée s’appelle “Rêve de grand nord”. Ça m’intéresse d’amener ainsi les gens sur des terrains nouveaux pour eux avec, je l’espère, un dialogue entre des passionnés de théâtre, des passionnés de voyage, des passionnés d’environnem­ent qui viendront nous faire part de leur rêves.

Rêver ! Le mot revient sans cesse dans la plaquette. Ce sera le mot d’ordre de la saison ?

Le temps fort consacré aux scènes méditerran­éennes s’arrête pour nous permettre de nous ressourcer et d’inventer d’autres façons de travailler. A la place, on crée un nouveau temps fort, “Urgent rêver”. C’est Samuel Gallet qui a proposé ce nom. Pendant toute la saison, il va effectuer une collecte des rêves, sorte d’anthologie onirique jurassienn­e. Il a fait de même dans le bocage normand, ce qui permettra d’établir une géographie des rêves. En même temps, on accueiller­a plusieurs spectacles pour nourrir cette réflexion. C’est une question déterminan­te de savoir à quoi on croit et ce nous voulons pour le monde et la société.

Soirées de lancement de la saison à Dole jeudi 8 septembre 20 h à la Fabrique, à Lons vendredi 9 septembre 20 h au théâtre (bus au départ de Champagnol­e). Entrée libre sur réservatio­n au 03 84 86 03 03.

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A la place du temps fort sur les scènes méditerran­éennes, Viriginie Boccard annonce une anthologie onirique.

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