Voix du Jura

Il n’est pas à l’ordre du jour que je laisse tomber ma fonction de maire.

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J’aspirais à plus de temps pour moi ; j’ai pris cette décision aussi dans un souci de renouvelle­ment. Philippe Genestier peut être un excellent conseiller départemen­tal ; il a de l’expérience et est politiquem­ent très proche de moi.

Mais n’était-ce pas retirer aux électeurs le choix de votre successeur ?

Je me suis présenté en binôme avec Françoise Barthoulot. De même, on pourrait dire que c’est grâce à moi qu’elle a été élue. J’avais en effet ce sentiment que ce canton pouvait rester à gauche si j’étais candidat.

Votre élection, en 1994, avait été plus compliquée ?

Je pense que, s’il y avait eu, à l’époque, possibilit­é de désigner un remplaçant, ça se serait passé de la même manière. Maurice Faivre-Picon avait gagné sur un canton qui avait été découpé pour Niemaz, le poulain de Duhamel. C’était une figure importante ; à son départ, je crois qu’on était 12 candidats dont 9 de gauche. Au 1er tour, j’avais dû faire 20 %, mais j’étais en tête car la droite

En 2015, la droite locale vous avait laissé le champ libre... Oui, la droite a concentré ses efforts sur le canton de M. Viverge mais, pour moi, l’absence de candidat solide était un handicap par rapport au FN. J’ai mal vécu le duel du second tour ; j’aurais préféréêtr­e élu dans d’autres circonstan­ces.

Ce score du FN avait été pour vous la marque d’un échec ?

Les hommes et femmes politiques doivent s’interroger sur la façon de regagner la confiance des citoyens. J’estime avoir fait de mon mieux pour assumer mes mandats. Je n’ai pas eu l’ambition de “faire de la politique”, je n’avais pas établi de plan de carrière. Ça s’est fait un peu par hasard. Quand je me suis retrouvé coup sur coup, maire de Damparis puis conseiller g é n é ral en 1994, j’ai demandéà l’Education nationale de m’accorder un demi-service.

Jusqu’en 2011, n’avez-vous pas éprouvé un sentiment de lassitude à être dans l’opposition ?

Non, pour la bonne raison que la gauche a toujours progressé.

Sur ce canton se trouve notamment la zone Innovia, une réalisatio­n importante ?

J’ai exercé la présidence de la Socad, qui a en charge l’am é nagement de la zone. Je me suis également battu pour l’aéroport. Je vois mal des élus renoncer à un équipement qui existe. Mais en France, c’est tout ou rien, Notre-Dame des Landes ou des champs de betteraves. De même, je n’étais pas pour le grand canal, mais le canal tel qu’il est, pourrait être modernisé.

Faut-il conserver l’échelon départemen­tal ?

Oui, car c’est un échelon de proximité et je regrette l’attitude très attentiste de la majorité, qui est davantage dans l’accompagne­ment que dans la décision, donne aussi l’impression qu’on se prépare à la fin du Départemen­t. C’est sans doute aussi quelque chose qui a pu m’inciter à céder la place à plus jeune et plus dynamique.

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