La flûte et la baguette
Dimanche 28 ao û t, l’espace du ch â teau de Neublans accueillait les convives dans son parc sous l’égide du maître de céans, Amaury de Broissia, marquis président de l’association SENA. Lors de cette r é union annuelle simplement appel é e piquenique, chacun apporte son panier avec baguette et provisions et voilà une séance conviviale de partages. « C’est un bon ciment pour les familles de Neublans et alentours, avec davantage d’enfants », sourit le président. Côté culturel, l’église Saint-Étienne voisine abritait ensuite un concert baroque de flûte et violon. Si la violoniste comtoise Olga Popova-Hunzinger est bien connue, elle partageait l’affiche avec le flûtiste Sylvain Monturet, que l’on découvrait. Le quadragénaire enseigne la philosophie en lycée à Dole, et assure à Besançon une formation IREM (institut de recherche dans l’enseignement des mathématiques). Comment un tel érudit en est-il arrivéà la flûte traversière ? « À 13 ans j’avais un excellent professeur de musique au collège de Joigny (Yonne), où je faisais partie d’un ensemble instrumental à vent. Je suis alors entré à l’école de musique, jusqu’au baccalauréat littéraire. Puis hypokhâgne et khâgne, et Capes de philosophie. Après plusieurs master class internationaux de musique de chambre et direction de choeurs, et l’administration de l’orchestre des régions européennes, j’ai suivi en 2001 l’enseignement initié par Sergiu Celibidach en phénoménologie de la musique ». Pour une meilleure compréhension. En 2007 Sylvain Monturet fonde à Dole le choeur Lotti qu’il dirige avec rigueur. Il alterne les p é riodes philosophiques et musicales. Fl û tiste, il se produit depuis trois ans (avec l’organiste Akiko Kan Dieu, la soprano Kaori Hirosé…). « Pour le concert de ce jour nous avons cherché un répertoire accessible aux deux instruments, avec en plus des pièces adaptées à ce genre de duo ». Avec Olga, Sylvain joue « dans le respect du texte et du son, au service de la musique ». Après cette élégante prestation, et la présentation par le Lyonnais Xavier Barois de flûtes de Pan, des Andes et de Chine, Simone Puget, secrétaire de l’association, précise : « L’objectif de SENA est de récolter quelques deniers pour aider à la restauration du mobilier intérieur de l’église. Actuellement la sacristie est en attente de restauration après que SENA a financé la recherche et la consolidation des fresques ». Amaury de Broissia conclut : « Nous aurons besoin de nouveaux bras pour poursuivre notre entreprise d’abord de restauration de l’église, puis le nouveau SENA pourra avoir pour objet le travail sur l’histoire et le développement de la spiritualité et de la psychologie, germe d’une compréhension entre tous ». [Daniel Hunzinger]