Voix du Jura

Sébastien Beaud perpétue une tradition pipière qui date de 1850

Jeudi dernier, le jeune chef d’entreprise a reçu, Philippe Huppé, le président de l’associatio­n des Villes et métiers d’art.

- Monique Henriet

4 000 visiteurs par an

Durant trois jours, la ville de Morez a accueilli une nouvelle édition du Salon des Villes et métiers d’art, organisé avec le soutien de l’associatio­n du même nom, et qui est présidée par Philippe Huppé. Avant de se rendre dans la cité lunetière, le président nouvelleme­nt élu, a profité de sa première visite dans le Jura, pour faire une halte au lycée Pierre-Vernotte de Moirans-en-Montagne et à Saint-Claude

Ainsi, jeudi dernier, accompagné de Nicole Dutruc, déléguée générale de l’associatio­n Villes et métiers d’art, de Françoise Robert et Jacky Muyard (adjoints au maire), il s’est déplacé rue de la Poyat, pour rencontrer et visiter l’entreprise de Sébastien Beaud. Il y a dix ans précisémen­t, il a racheté la société à son patron, Jacques Craen qui prenait sa retraite, après avoir lui-même perpétué la tradition des pipes Paul Viou et Vincent Genod.

« On s’entendait bien et il m’a bien accompagné dans la transmissi­on de l’entreprise », expliquait-il en préambule, tout en présentant une partie de sa production qui est exposée dans

la partie magasin. « Je travaille avec ma compagne, qui s’occupe davantage de la partie boutique. Nous vendons directemen­t aux particulie­rs sur place, mais aussi via notre site internet jusqu’en Amérique du Nord ».

Soucieux de faire découvrir ce savoir-faire traditionn­el, qu’est la fabricatio­n d’une pipe de bruyère, Sébastien Beaud a toujours organisé des visites de son atelier. Il accueille ainsi 4 000 personnes par an. « Ce sont toujours des moments

importants, parce que c’est l’occasion d’échanger des points de vue, de recueillir des idées… ». Cet été, dans la perspectiv­e de se faire connaître davantage, il avait ouvert une

boutique en ville. « Cela n’a pas marché aussi bien que je l’aurais imaginé et je ne pense pas que je vais renouvelé l’expérience. Même si l’atelier est excentré, les gens se déplacent parce qu’ils sont intéressés pour voir exactement comment nous travaillon­s, selon un procédé qui date de 1850 ».

Passant de la parole au geste, il a ainsi fabriqué en direct une pipe, depuis l’ébauchon, jusqu’au polissage, passant par les perçages, l’introducti­on du tuyau en ébonite ou en corne qui viennent d’italie… Ce qui représente en réalité pas moins d’une cinquantai­ne de manipulati­ons. « Chaque pipe est unique, puisque chaque ébauche est unique. Après, je fabrique des séries de modèles réguliers, puisque j’ai des clients qui sont fidèles à l’entreprise depuis plus de 50 ans. En parallèle, je crée aussi des nouveautés, notamment pour Noël, avec l’objectif d’avoir un assortimen­t assez varié », ajoutait le jeune chef d’entreprise qui fait aussi partie de la Confrérie des Maîtres-Pipiers. L’occasion pour lui de rappeler à ses visiteurs, le fonctionne­ment de cette associatio­n et ses principaux rendez-vous. Que ce soit les chapîtres durant lesquels sont intronisés des confrères-pipiers ou l’intronisat­ion du premier fumeur de pipe de l’année.

Un titre qui est revenu à Nicolas Stoufflet, l’animateur de France Inter qui était présent dans le Jura la semaine dernière pour l’émission Les jeux des 1000 euros.

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Les élus ont pu découvrir toutes les étapes de fabricatio­n pour arriver aux produits finis.

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