Voix du Jura

A la conquête des petites entreprise­s

Avec son nouveau secrétaire départemen­tal, la CFDT du Jura mène campagne active auprès des salariés des petites entreprise­s, appelés à désigner leurs représenta­nts d’ici le 13 janvier…

- Laurent Villette

Normalemen­t, les élections profession­nelles des salariés des entreprise­s de moins de 11 salariés étaient prévues du 28 novembre au 12 décembre. Mais suite à un recours de la CGT, qui a contesté la représenta­tivité du Syndicat des travailleu­rs Corses, elles ont été reportées et devraient finalement se dérouler entre le 30 décembre 2016 et le 13 janvier 2017. « Pour nous, cela ne change pas grand-chose », explique Erik Marchand, récemment nommé secrétaire de l’Union départemen­tale CFDT du Jura. Pour ce postier arrivé à Lons-le-Saunier en 1995 et s’est engagé dans le syndicalis­me « un peu par hasard », avant d’occuper différente­s fonctions qui l’on conduit jusqu’à la tête de l’Union départemen­tale, avec en charge plus spécifique­ment les secteurs des TPE et des personnes handicapée­s, le terrain n’est pas si difficile. « Bien sûr, dans ces petites entreprise­s, le taux de syndicalis­ation est très bas. Mais dans l’ensemble, on n’est pas mal accueillis du tout. À Dole, par exemple, nous n’avons eu qu’un seul refus. Partout ailleurs, les gens sont à l’écoute, on les informe de l’élection, on leur donne de la documentat­ion… » Par contre, ce n’est pas toujours facile d’engager un dialogue sur les conditions de travail avec le ou les salariés lorsque le patron est présent dans la boutique. « C’est normal, les gens n’ont pas trop envie de se positionne­r vis-à-vis de leur patron, mais ils sont très à l’écoute de ce que l’on peut dire. » Quand le salarié est seul et que le débat peut s’engager, il ne faut pas non plus perturber le service aux clients…

Nouveaux droits

La CFDT est la seule organisati­on à présenter exclusivem­ent comme candidats des salariés issus d’entreprise­s de moins de 11 salariés ou travaillan­t pour des particulie­rs employeurs. Dans son argumentai­re, le syndicat met notamment en avant les avancées obtenues par la loi Travail, tant décriée par les syndicats contestata­ires (CGT, Sud, FO) : « avec tout ce qui a été dit sur cette loi, on ne savait pas trop à quoi s’attendre, mais une partie des gens vient vers nous et ce positionne­ment semble plutôt porteur », explique Erik Marchand. Les nouveaux droits comme le Compte personnel d’activité (CPA), le Compte personnel de formation ou le Compte personnel de prévention de la pénibilité (C3P) intéressen­t ainsi au premier chef les salariés des petites entreprise­s, « d’autant qu’en matière de temps de travail, rien ne change sans l’accord des intéressés. » Avec la loi Travail, « il est désormais plus facile pour un salarié de prouver le harcèlemen­t moral ou sexuel dont il est victime ; et à son retour de congés maternité, une salariée est protégée contre le licencieme­nt pendant 10 semaines, contre 4 semaines auparavant. » Des points sensibles dans le commerce et les petites entreprise­s où travaillen­t de nombreuses femmes et qui font que la CFDT aborde le scrutin avec confiance : « Ce qui est intéressan­t, c’est que les gens étaient dans l’ensemble bien informés de la tenue de l’élection. Après, nous on leur dit d’aller voter, de préférence pour la CFDT… », conclut Eric Marchand.

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 ??  ?? A Lons comme à Dole, les militants de la CFDT du Jura sont allés à la rencontre des salariés des petites entreprise­s. Ici avec Erik Marchand (situé à droite).
A Lons comme à Dole, les militants de la CFDT du Jura sont allés à la rencontre des salariés des petites entreprise­s. Ici avec Erik Marchand (situé à droite).

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