Florence Morin

Florence Morin a accompli une petite révolution dans l’univers assez masculin des pompiers : pour la première fois dans le Jura, une femme commande un centre de secours, celui de Salins. Une caserne qui fonctionne comme « une petite entreprise », 24 heures sur 24, 365 jours par an, avec 43 volontaires. Même si au quotidien, les interventions (600 par an) se font grâce à un chef d’astreinte, les missions du chef de centre ne manquent pas : « de l’opérationnel, de l’administratif, de la gestion de personnel ». Dans ce dernier domaine, Florence Morin apporte ses compétences managériales : « il n’y a pas besoin de hurler pour se faire comprendre », confie la jeune femme de 35 ans qui baigne dans cet univers depuis toute petite. « J’ai vu mon père faire le parcours sportif avant d’en devenir moi-même championne

de France ». A 14 ans, Florence Morin intègre les jeunes pompiers de Salins. A 16 ans, elle revêt pour la première fois l’uniforme de pompier, et gravi tous les échelons : sapeur, caporal, sergent, jusqu’en décembre 2013 (première femme officier du Jura). Des années au cours desquelles elle a connu des drames : « le décès d’un petit garçon près de Mouchard, ou un gros incendie à Chaux-Champagny ». Des opérations où la famille des pompiers fait bloc et où l’émotion est palpable. Reste le quotidien : 80 % de secours à la personne, parfois non justifiés. Mais le 18 (ou le 112) répond toujours aux appels de détresse. Quand bien même « le

téléphone sonne à 3h du matin ». C’est aussi cela être chef de centre, même pour une maman d’enfants en bas âge travaillant à Besançon.