Les auteurs de vols de carburant dans le nord Jura condamnés
Ils avaient procédé à une véritable petite razzia en volant plus de 8 500 litres de carburant à des entreprises de transport de voyageurs.
Le phénomène avait pris suffisamment d’ampleur pour déclencher une surveillance accrue de la gendarmerie à la fin de l’année 2014. 8 500 litres de carburants ont été dérobés entre janvier 2015 et octobre 2016 dans le nord Jura, en particulier dans les communes de Petit-Noir, Chaussin, Chaumergy, Neublans, Abergement, Champdivers. La recrudescence de ces vols dans la région était due une bande constituant une sorte de communauté, composée en partie d’allocataires de minima sociaux. Les quatre prévenus, qui ont été jugés par le tribunal correctionnel de Lons, mardi 14 mars, ont été parmi les plus actifs. Ils étaient aussi accusés d’avoir dérobé des bouteilles de gaz. Trente-neuf faits ont été recensés de janvier 2015 à octobre 2016. D’après les victimes, il semblerait qu’il y en aurait plus.
« Pour aller me promener »
Âgés de 26 à 47 ans, les quatre hommes commettaient leur forfait sur les parkings des entreprises ou à l’intérieur de hangars assez facilement accessibles. Ils siphonnaient les réservoirs de camion ou le plus souvent autocars. L’un, Christian Mantuelle, qui semble être l’instigateur de ces raids nocturnes, a été condamné à six mois de prison ferme et à six mois avec sursis. Les autres ont écopé de peine allant de quatre à huit mois d’emprisonnement avec sursis.
Tous ont affirmé qu’ils volaient ce carburant pour leur usage personnel et non pour la revente. « J’en avais besoin pour mon véhicule, je n’en ai jamais vendu », a affirmé le plus âgé, Christian Montuelle. « Les bouteilles de gaz, que
sont-elles devenues, vous n’avez pas pu en utiliser autant », a questionné le ministère
public. « Je n’ai pas envie d’en parler », a répliqué l’homme. « Pourquoi commettez-vous ces vols », a demandé le président à l’un de ses complices qui
aurait volé 2 400 litres. « Pour rouler, pour aller me promener », a-t-il répondu. « Vous vous promenez beaucoup,
a repris le juge. Vous roulez beaucoup ». « Ce qui est sûr, ce n’est pas pour votre activité professionnelle, quand on n’a pas de travail », a ironisé le magistrat. Le plus jeune, qui n’est pas titulaire du permis de conduire, a expliqué qu’il volait contraint par son beau-père.
Selon la procureure, les quatre hommes faisaient partie d’un vaste réseau dont tous les acteurs n’étaient pas présents au tribunal. Tous avaient liens familiaux ou amicaux plus ou moins marqués. D’autres vols auraient été commis dans des déchetteries. Les victimes, sont essentiellement des entreprises de transport de voyageurs. La plus impactée est l’entreprise Pernot qui s’est fait subtiliser 6 000 litres de carburant. Le préjudice serait de 1 600 litres pour Kéolis Monts Jura autocars. Transport Arbois, Trans inter Europe, Transports Compartet ont été un peu moins touchées.
Un pot-pourri de vols
Pour l’avocat de l’un des prévenus, le dossier n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît. La composition de la petite bande
quand elle partait en virée nocturne était à géométrie variable. Certains agissaient même parfois seuls. « Dans ces conditions, il est assez difficile de déterminer qui a volé quoi et avec qui », a-t-il soutenu, ajoutant
que l’accusation constituait « un pot-pourri de tous les vols qui avaient été commis dans le secteur ». Dans la même logique, le conseil de Christian
Montuelle a ajouté : « On met sur leur compte toutes les infractions commises à cette
période ». La seule femme impliquée dans cette affaire, semble un peu avoir subi les événements. Elle n’était accusée que de recel et a été condamnée à des travaux d’intérêt général.