Philippe Chatillon, vigneron en bio harmonie
Il doit être le seul viticulteur de France à proposer des vins élevés en bio-harmonie. Et s’il reconnaît lui-même que cela peut sembler un peu « ésotérique », l’expérience est plutôt intéressante. Pas question de jouer Tannhäuser ou La force du Destin aux barriques : le concept consiste à travailler sur les sons en tant que vibrations, « qui permettent d’établir des harmonies ».
Le chai de Philippe Chatillon est installé dans la plus vieille
cave de Passenans. « Elle date de 1640 et a toujours appartenu à la même famille de
vignerons ». Après avoir dirigé pendant 19 ans le domaine de la Pinte et avoir un peu bourlingué du côté des Bordeaux et des Côtes du Rhône, il est revenu sur « ses terres » du Jura, et s’y est installé en tant que vigneron indépendant (bio) en 2013. Il exploite aujourd’hui 3 hectares de vignes et produit 5 à 6.000 bouteilles par an. Il ne propose que des vins de parcelles. « Je suis très attaché à la terre, au sous-sol. Chaque parcelle est différente et donne des vins différents. La façon de les élever diffère aussi selon le fût utilisé, s’il est neuf ou a déjà été utilisé pour un autre vin. Chaque vin est donc typé et correspond à son terroir. »
Bonnes vibrations
Le traitement vibratoire de la cave - la fameuse bio harmonie - est réalisé deux fois
par an. « J’ai eu cette idée au printemps 2014. J’avais deux fûts qui n’évoluaient pas bien. Au cours d’un stage de yoga, j’avais rencontré une femme qui joue de la harpe de cristal. Ce son cristallin a une fréquence très particulière, qui agit sur le corps. En cave, je trouve que cela a eu un effet extraordinaire sur le vin de ces deux fûts. Depuis, on amène ces vibrations de cristal deux fois par an. »
Les fréquences émises par la harpe de cristal sont-elles donc si particulières qu’elles auraient une influence sur les cuvées ? « Il est toujours difficile d’accepter
ces choses sans comprendre, et il y aurait peutêtre un travail d’acousticien à mener pour analyser les vibrations, mais un chercheur Alsacien qui travaille sur l’esca et l’eutypiose a réussi à détruire les protéines de la maladie avec des ondes. »
Ancien de l’Education nationale, diplômé de l’Ecole Normale, en plus de ses 3 hectares de vignes, Philippe Chatillon enseigne au lycée agricole de Montmorot, apprenant aux futurs vignerons à déguster les vins, dire leur ressenti, connaître les différentes régions, reconnaître les défauts d’un vin. « Je leur explique aussi ma façon de travailler et parfois, ça fait débat. Mais les jeunes sont plutôt curieux et plutôt ouverts. D’autant que le lycée agricole de Montmorot est le seul de France à proposer un BT viticulture-oenologie en agriculture biologique en France ».
Philippe Chatillon sera présent ce week-end au salon « Le nez dans le Vert ». L’occasion de découvrir ce vigneron adepte des bonnes vibrations qui produit des vins aussi étonnants qu’attachants.