Voix du Jura

Le recordman du monde est Jurassien

Le Jurassien est à ce jour le seul au monde à avoir à son actif autant de participat­ions sans abandon sur cette épreuve mythique.

- Monique Henriet

« Il y a 30 ans, lorsque je suis parti pour mon premier marathon des sables, on me disait que j’étais fou et que je ne tiendrais jamais ! Et bien 30 ans après, je vais repartir du 7 au 17 avril pour ma 30e participat­ion », lance le Jurassien qui est le seul au monde à compter 29 participat­ions sans abandon. Et cette année, Christian Ginter est serein et remonté à bloc.

« À 63 ans, je suis désormais à la retraite depuis le 1er janvier 2017. Je n’ai donc plus à me faire de souci pour mon activité profession­nelle. Quand tout le monde parle de retraite pour ralentir ses activités, je me lance encore deux nouveaux défis ; le marathon des sables, puis les 333 km non-stop en Mongolie. C’est peut-être un leitmotiv pour repousser la vieillesse ! », ajoute-t-il tout sourire.

C’est donc avec une déterminat­ion toute particuliè­re qu’il s’est préparé cette année. 120 km par semaine

« Une 30e édition au marathon des sables, faut pas la louper ! Et le meilleur classement sera de le terminer ! Malgré tout j’espère être cette fois dans les 500 premiers et dans le top 10 de ma catégorie ». Tel un grand sage, Christian Ginter sait toute la difficulté d’une telle course « où tout peut arriver. Chaque année je repars à zéro. C’est à chaque fois une nouvelle aventure. On ne peut pas parler d’habitude. Certes, j’ai une certaine expérience ; ce qui me permet d’affiner ma préparatio­n tant physique que matérielle, mais sur place je ne peux pas présumer de quoi que ce soit. À chaque départ, je me mets dans une bulle et j’avance kilomètre après kilomètre, en étant bien conscient que je prends de l’âge et que je mets plus de temps sur chaque étape que les années précédente­s ».

Ainsi dès le mois de novembre, il s’est astreint à des séances d’entraîneme­nt régulières à raison de six par semaine, dont certaines plus longues que les autres, pour atteindre environ

120 kilomètres hebdomadai­res. Des entraîneme­nts qu’il a effectués essentiell­ement en course à pied, tout en associant un peu de vélo et de VTT « pour changer un peu ! », et avec la satisfacti­on d’avoir sur la balance 5 kg de moins que l’an dernier. Côté cardiaque, l’électrocar­diogramme est bon avec une régularité de 45 pulsations

à la minute au repos. « Je me sens bien ; d’autant qu’en 2016 j’étais parti quasiment sans préparatio­n. Cette fois le contexte est totalement différent, puisque je m’entraîne pour le marathon des sables, mais surtout pour l’autre course à laquelle je vais participer ensuite ». 3e en 65 heures

Deux mois après son aventure marocaine, Christian Ginter partira en effet du 7 au 17 juin pour une autre aventure : les 333 km non-stop en Mongolie. « C’est la course la plus longue. C’est le Vendée Globe de la course à pied, car il faut la terminer en quatre jours et 100 heures maximum. Je l’avais déjà faite il y a 20 ans. Elle s’était déroulée en Mauritanie, puisqu’elle se déroule chaque année dans un pays différent. Je m’étais classé 3e en 65 heures. Cette fois je serai le doyen. Nous serons une cinquantai­ne au départ et ce sera pour moi la grande découverte en terre inconnue, tout au GPS dans le désert de Gobi entre la Chine et la Mongolie. Ce sera quatre jours en solo, tout au mental ». Avec son fils Anthony

Mais avant cela, ce sera le Maroc, avec au programme 250 km à parcourir en six étapes, dont le tracé sera, comme d’habitude, dévoilé après le départ, dans l’avion. Christian portera le dossard « 30 » et cette année

encore, il sera accompagné par son fils Anthony qui signera sa sixième participat­ion en tant que coureur, alors qu’il a été présent sur l’épreuve à deux reprises en

tant que bénévole. « L’année dernière il s’était classé 26e. Cette fois il vise la 20e place. Je suis heureux que nous partions ensemble. Après sur place, il fait sa course et moi la mienne ! Mais le soir, on se retrouve au bivouac, où il arrive avant moi. Sous la tente, il nous faut enlever les cailloux pour préparer l’endroit où on va se coucher, aller chercher du bois et faire un trou pour faire un feu pour le repas. Puis il est temps de dormir pour se reposer un peu avant la prochaine étape. C’est à chaque fois très difficile et éprouvant, mais… j’aimerais bien que ça dure encore 30 ans ! », conclut le Jurassien du désert.

333 km non-stop en Mongolie en juin

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Pour cette édition toute particuliè­re, Christian Ginter sera accompagné pour la sixième fois par son fils Anthony.
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Ce sera la 30e pour Ch. Ginter.

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