« Terre de LouiPasteur » en quête d’un second souffle
Pour Marie-Christine Chauvin, présidente de l’établissement qui gère les maisons de Dole et Arbois ainsi que l’Atelier Pasteur, il est plus réaliste d’espérer faire venir des touristes que des chercheurs.
La bataille Dole - Arbois autour de l’image de LouisPasteur ne demanderait-elle qu’à resurgir ? Alors que le projet porté par l’EPCC Terre de Louis-Pasteur avait su fédérer les Pasteuriens des deux villes autour d’un projet ambitieux, la Société des Amis de Pasteur a décidé de rappeler les engagements pris. Lors de l’assemblée générale qui se déroulait mercredi 29 mars, son président Michel Maublanc interpellait les élus locaux et départementaux : « Quel avenir pour le projet Vercel ? Que deviendra l’EPCC ? Quelles places pour la Maison natale, pour l’Atelier Pasteur ? » Inquiet d’une diminution de la fréquentation des ateliers pédagogiques, il ajoute : « Afin de mieux analyser cette évolution et dans le but de comprendre le fonctionnement et assurer l’avenir de la structure, un audit de l’Atelier nous a été commandé par le député-maire Jean-Marie Sermier, avec l’approbation de la présidente de l’EPCC, MarieChristine Chauvin ».
« En 2016, le travail de formation des enseignants dans le cadre du programme La Main A La Pate a permis de toucher environ 2 000 élèves. Les séances de l’Atelier Pasteur représentent près de 6 000 personnes, scolaires ou familles. Nos trois médiateurs scientifiques vont jusqu’à Montbéliard ou Moirans pour le festival Idéklic pour proposer des animations à travers lesquelles elles font la promotion des Maisons et de l’Atelier Pasteur. Ce travail intéresse toujours l’université et les rectorats de Besançon et Dijon. On continue à bénéficier de la présence de deux enseignants détachés à mi-temps et quart-temps. La convention triennale avec les rectorats et l’université doit être prochainement reconduite », répond Sylvie Morel, directrice par interim de l’EPCC.
« Cet audit se fait à la demande des Amis de Pasteur. Je l’ai accepté pour montrer notre désir de travailler en bonne collaboration », précise
Marie-Christine Chauvin. A propos du départ de Thomas Charenton pour Dijon, la présidente explique : « Il avait un contrat de trois ans qui allait arriver à
terme ». Si la directrice administrative est également partie en septembre dernier, c’est parce qu’elle a eu l’opportunité de se rapprocher de son conjoint.
Trouver des partenaires privés
En Arbois, la promotion du Jura Terre de Louis Pasteur reposait en particulier sur la création d’un centre de ressources dans la Maison Vercel. L’Académie des Sciences envisageait d’y déposer son fonds d’archives relatives à
« Ce n’était que des réflexions », tempère Marie-Christine Chauvin, pour qui il est plus réaliste de vouloir attirer dans le Jura des touristes que des chercheurs à travers une exposition « dans l’esprit de la Cité des sciences, qui soit abordable à un large public ». « S’il y a un projet, on l’accompagnera », assure-t-elle, précisant que la maîtrise d’ouvrage en reviendra à la commune, propriétaire du bâtiment, ou à la communauté de communes Poligny Arbois Salins Coeur du Jura.
« La Société des Amis de Pasteur souhaite que l’analyse complète et détaillée de
la situation permette d’écrire un projet pour l’EPCC dans lequel le rôle de chacun des partenaires sera clairement défini », concluait Michel Maublanc. Une des missions confiées à Sylvie Morel est de réunir des personnes qualifiées pour définir un projet qui devra obtenir l’aval du comité scientifique et pédagogique de la fondation Louis Pasteur de l’Académie des sciences. « C’est un travail de techniciens. Ce ne sont pas les élus qui peuvent le
faire », souligne Philippe Bruniaux, qui exprime le désir d’une implication les gens de la Drac (Ministère de la Culture) dans la réflexion en cours. L’adjoint au maire d’Arbois convient que l’affichage politique autour de l’EPCC est moindre depuis l’élection de Clément Pernot mais, ajoute-t-il, « le Département n’a pas retiré sa subvention ni sa volonté de faire ». Et il compte bien que sa contribution à la Maison Vercel sera « au niveau de celle accordée au Centre Paul-Emile Victor ».
Plus hypothétique semble, en revanche, la capacité de l’Académie des Sciences à tenir l’engagement d’intéresser de grands mécènes à ce projet budget dont le budget pourrait s’élever à 5 ou 6 millions d’euros. « S’il faut mettre 50 % on saura les trouver mais, à ce jour, on n’a pas le premier centime de financement privé », déplore Jean-Marie Sermier.