Au Léonz café, on ne vend pas de la joie, on y amène
La législation nous interdirait de faire décemment l’apologie de l’alcool, quand bien même celui-ci pourrait être, pour certains, vecteur de joie. À vrai dire peu importe. Au Léonz café de Lons-le-Saunier, on ne trouve pas la joie au fond de son verre, mais plutôt en en levant le nez ; pour y voir les expositions, y écouter un groupe de musique jouer, mais surtout pour parler, échanger, discuter, rire ou philosopher, avec ses amis ou des inconnus.
Depuis 13 ans, Lionel Flatry, patron des lieux, créer dans ce petit bar de la rue Traversière, du lien social. Car pour celui qui « ne se définit pas comme quelqu’un de foncièrement joyeux », y préférant l’altruisme, la sociabilisation est un des moteurs de la joie, où du moins, une des manières d’y parvenir. « Dans un bar, contrairement au supermarché ou à la pharmacie, on n’y va pas par nécessité. Si l’on y vient, c’est plus par plaisir, pour l’envie d’être entre amis, de partager un bon moment. »
De la joie locale
Un bon moment qu’il tend à décupler par les concerts qu’il organise, mais aussi par sa restauration et ses bières locales. « Ça participe au lien social. Ici, on n’est pas dans le commercial déshumanisé, mais dans la joie de vivre locale. Je ne veux pas être un simple débiteur de boisson, ça ne m’intéresse pas. » Ne créant pas la joie, mais le bien-être qui permet d’y parvenir,
Lionel Flatry dit accepter « 90 % des projets que l’on
[lui] propose », qu’ils soient marchands, culturels ou artistiques. Une attention que d’aucuns pourraient croire uniquement commerciale, mais que le
tenancier sait sincère. « Mon bar est une bulle des possibles ; si un petit brasseur veut que je distribue sa bière, pas de problème ; si des jeunes veulent faire un concert, j’accepte ; si quelqu’un veut organiser un débat, avec plaisir. Tout cela m’enrichit personnellement. »
Bulles de bières, ou des possibles, l’essentiel pour Lionel Flatry est donc de ne pas rester dans la sienne.