UN AGRICULTEUR BIO CONVOQUÉ POUR AVOIR TAILLÉ UNE HAIE
Marc Guignard est visé par une procédure pour destruction de haies. Il est convoqué dans les bureaux de l’office national de la chasse ce dimanche à 13 h.
Grange-de-Vaivre. Marc Guignard exprime son incompréhension devant le procès qu’on lui intente. L’Office national de la chasse et de la nature sauvage veut l’entendre pour atteinte aux habitats d’espèces protégées. La gravité des faits justifie une audition sans délai. Interrogé sur la possibilité de se rendre à Lons-leSaunier, l’agriculteur a répondu que le seul jour disponible était le dimanche… L’administration l’a pris au mot. C’est au cours d’une conversation relative à l’organisation d’une réunion de famille qu’il s’est rendu compte que, de surcroît, sa convocation tombait le jour de Pâques.
L’éleveur qui mène une ferme de 130 ha en agriculture biologique s’étonne de la procédure lancée à son encontre au regard des faits commis. Il reconnaît avoir, sur toutes les haies qui entourent ses parcelles, en avoir éliminé quelques mètres. C’était pour accéder à un bout de terrain trop étroit pour y manoeuvrer avec un andaineur. Ailleurs, il s’agissait d’enlever des broussailles qui obstruaient un chemin emprunté par les forestiers. Mais le travail pour lequel il avait fait venir une entreprise de travaux agricole consistait surtout à réduire un peu la largeur de haies qui, faute d’entretien, s’étalaient en certains endroits sur plusieurs mètres de large. Des parcelles morcelées
« Les haies, j’en ai planté 17 km dans le Maine-etLoire. On n’est pas pour leur arrachage, mais on aime que ce soit propre », assure-t-il. Il ajoute que l’opération a été effectuée par un entrepreneur qui fait cela depuis près de 40 ans, parfaitement au fait de la réglementation : « On sait
qu’il ne faut pas broyer après le 1er avril, mais on était en mars ».
Marc Guignard reproche à l’agent assermenté de la police de l’Environnement d’avoir donné l’ordre de cesser les travaux sans prendre au moins le temps de lui demander ce qu’il faisait. Il juge tout aussi aberrant de devoir se rendre à Lons muni des relevés cadastraux de son exploitation : « C’est morcelé en 486 parcelles. Des plans, j’en ai 60. Tout cela est le dossier
pour la PAC qu’on a fait avec la Safer ; ils devraient donc les avoir ».
La convocation était accompagnée d’un formulaire indiquant les démarches à effectuer pour bénéficier de l’aide juridictionnelle. Marc Guignard n’a pas l’intention de s’adjoindre les services d’un avocat. Sûr d’être dans son bon droit, il a décidé qu’il serait bien capable de se défendre lui-même.