De l’Espagne à la Russie, le cannabis termine sa course à Saint-Lothain
Saint-Pétersbourg direction l’Espagne, aller-retour : environs 8 000 kilomètres à travers l’Europe. Une petite dizaine de pays traversés en voiture, avec, dans des caches aménagées, 53 kg de résine de cannabis. Une « petite course », qui pour Boris Kvasov, un Russe de 43 ans, résidant à Saint-Pétersbourg, s’est terminée le 13 avril dernier à Saint-Lothain, lorsque ce dernier est arrêté par les douanes.
Lors de sa comparution immédiate au tribunal de Grande Instance de Lons-le-Saunier, l’homme a expliqué, par la voix de son interprète, « avoir fait cette course pour palier une situation financière difficile. Je faisais uniquement le transport et je devais être rémunéré 6 000 € à l’arrivée à Saint-Pétersbourg » ; soit environs 18 mois de salaire en Russie. Une somme conséquente pour ce quadragénaire, mais bien moins que celle de la marchandise transportée : environs 350 000 € de drogue, tarif Français, le triple en Russie. Une cargaison de valeur donc, qui jette le doute sur la réelle implication de Boris Kvasov.
S’il se présente comme une simple « mule », le ministère public, lui, l’estime plus impliqué. « Vous êtes un maillon d’une chaîne. Un maillon indispensable sans lequel ce genre de trafic international n’existerait pas. » Une implication pour laquelle 3 ans de prison ferme ont été requis. À l’issue des délibérations, le verdict du tribunal s’est réveillé plus clément : deux ans de prison ferme, assortie d’une amende douanière de 340 000 €.
À 35 ans, Pascal* est un habitué des tribunaux. Même lorsque ce dernier est en prison, un passage devant la justice n’est jamais bien loin, comme ce jeudi 20 avril, où ce Jurassien de Conliège est passé en comparution immédiate devant le tribunal de Grande Instance de Lons-le-Saunier. Condamné en mars dernier à 18 mois de prison, dont 6 avec sursis pour une histoire de stupéfiants, l’homme a eu l’ingénieuse idée de vouloir faire rentrer un gramme de cannabis en maison d’arrêt, via un stratagème hasardeux.
Profitant qu’un de ses codétenus passait un coup de fil à sa compagne, Pascal aurait demandé que cette dernière se rapproche de sa propre compagne pour lui demander de faire rentrer du cannabis dans un blouson lui étant destiné. Mais la manoeuvre échoue rapidement : la conversation du codétenu était sur écoute. Jugé pour recel de produits stupéfiants, l’homme a été relaxé. Le produit n’étant pas arrivé jusqu’à lui, aucune condamnation ne lui était applicable. Retour à la case prison pour Pascal, afin de purger la fin de sa peine.
* le prénom a été modifié.