Voix du Jura

Inquisitio­n, une histoire à déchiffrer

-

Beaucoup s’unissent pour en dire pis que pendre…

Enonçons une lapalissad­e : l’Inquisitio­n n’a pas bonne presse, c’est le moins qu’on puisse dire. C’est Michel Onfray qui la consacre police politique au service de l’Etat chrétien (voir page 214 de ouvrage parue en ce début d’année aux Editions Flammarion) et c’est Gilles Lipovetski qui l’assimile, rien de moins, au terrorisme islamiste, lui-même copie conforme en matière d’horreur au nazisme. Le qu’en dira-t-on et l’approximat­ion ont, sur ce sujet et depuis longtemps, tué la réflexion. Bien sûr, rien ne peut justifier l’Inquisitio­n, si contraire à l’esprit de charité et de compassion qui sourd du message évangéliqu­e. Là-dessus l’historien Jean Delumeau a écrit tout ce qu’il fallait en penser : impossible et impensable de trouver une quelconque justificat­ion à une institutio­n faisant de la coercition l’instrument essentiel de sa politique. On sait depuis longtemps qu’on ne naît pas chrétien mais qu’on le devient ; de même qu’être soumis à une religion, la vivre dans l’apparence sans en épouser intimement les traits les plus saillants n’est qu’hypocrisie. Nous pourrions nous arrêter là, épouser la doxa et traiter l’Inquisitio­n avec la même dose de conformism­e utilisée dans les salles de rédaction, c’està-dire sans vérifier les sources, en se rangeant sagement derrière l’opinion commune et, par là même, en banalisant l’inculture historique. Dès lors, soyons certains qu’aucun effort ne sera accompli pour tâcher de comprendre les raisons qui ont poussé nos ancêtres à créer l’Inquisitio­n. Observer ne vaut ni approbatio­n ni condamnati­on. Pour comprendre, il faut étudier la mentalité de l’homme médiéval, qui vivait dans un monde symbolique, dangereux et dont la grosse affaire était la mort et ce qui suivait : le salut ou la condamnati­on infernale. Si nos ancêtres pourchassa­ient l’hérétique, c’était pour des raisons qui nous échappent et qui, cependant, sont essentiell­es si l’on veut comprendre l’essence des choses. Que disaient ces croyants d’autrefois, ces gens simples, ni forcément bons ni fatalement méchants, de ces hérétiques qui brisaient l’unanimité de la communauté et risquaient leur salut et celui d’autrui, contestant par là même l’ordre ancien des choses ? Bref, ne pas juger à la légère, mais essayer de comprendre…

Concert du groupe OMG, le 6 mai à 20 h 45, salle Rive MontRoland.

Je voudrais méditer d’Evangile de Jean à travers quelques verbes : Appeler : Il appelle ses brebis chacune par son nom. Les bêtes, aujourd’hui, portent à l’oreille une étiquette bien visible donnant tout leur pédigrée. Je me souviens, étant enfant, avoir été impression­né par les noms des bêtes écrits sur une ardoise, au-dessus de leur stalle. Chacune portait un nom. Il en est de même pour nous : je ne suis pas anonyme, je ne suis pas un numéro pour le Seigneur. Et mon nom porte avec lui (comme celui de Sara ou de Pierre) tout un programme, tout un appel, précisémen­t. Comment, depuis mon enfance, je réponds au désir divin ? Mener dehors : Le pape François invite les pasteurs à sortir des habitudes pour aller aux périphérie­s. Le chrétien est un pèlerin, témoin de la Bonne Nouvelle pascale comme nous le lisons dans le passage des Actes des Apôtres de ce dimanche. Et cette Bonne Nouvelle est pour nous, principale­ment pour ceux qui ne la connaissen­t pas encore. Marcher devant : C’est le Seigneur qui marche devant, qui ouvre la route et l’indique. Du coup, c’est lui qui prend les premiers coups, qui fait les traces. Il est premier de cordée. Je ne suis pas obligé de suivre, mais si je suis, je peux avancer tranquille. Là où il est passé, je passerai, moi aussi. Entrer et sortir : Passer par « la porte Jésus » permet d’entrer et de sortir. Adhérer au Christ n’enferme pas dans un carcan. C’est à la fois le lieu apaisant du repos, du ressourcem­ent, le havre de paix où je refais mes forces en compagnie des autres croyants ; et c’est aussi le lieu d’où je dois sortir car il n’est pas question d’être cocooner à vie. Comme indiqué ci-dessus, le Seigneur m’envoie dehors rencontrer ceux qui ne le connaissen­t pas encore. Vivre… et vivre même en abondance. Le verset 10 peut embellir ma semaine. Voici que le Seigneur Jésus livre tout entière sa mission dans cette phrase jaillie du plus profond de ses entrailles. Il veut la vie de ses disciples de tous les temps. Il veut ma vie, il veut notre vie, amis lecteurs, que vous soyez déjà tout au Christ ou simplement sur un chemin d’interrogat­ions. [P. Henri Gau]

ce

texte

Newspapers in French

Newspapers from France