Voix du Jura

Après les joutes politiques, place à la

Le festival Chansons en fête se terminera dimanche par une soirée exceptionn­elle réunissant une trentaine d’artistes.

-

Dimanche 7 mai, 20 h, on saura lequel de Marine Le Pen ou d’Emmanuel Macon est le nouveau président de la République française. Indifféren­ce, allégresse, soulagemen­t ou besoin d’effacer leur déception, quel sera le sentiment des spectateur­s de Chansons en fête, dont la 9e édition débute ce vendredi et se poursuit jusqu’à dimanche soir ? Surtout, quelle soirée leur fera préférer l’ambiance d’un festival au spectacle des hommes et femmes politiques défilant sur les plateaux télé ?

Quand les organisate­urs se sont trouvés confrontés à ces questions, tout laissait à penser à un duel Alain Juppé - Marine Le Pen… « On a voulu se décaler par rapport au discours politique. On s’est dit qu’on n’allait pas prendre position mais proposer aux gens de se retrouver sur quelque chose qui, pour nous, est plus fort », explique Laurent Assathiany, président de l’associatio­n l’Oreille en fête.

Le programme de la Frater’Nuitée a été élaboré avec l’aide d’Hervé Lapalud, artisan du projet collectif les DiDouDingu­es que le Chansons en fête avait accueilli il y a deux ans. Charge à lui de trouver la bonne alchimie entre les propositio­ns des artistes programmés au cours du festival, d’autres qui viendront à Salins spécialeme­nt pour cette soirée, les production­s de l’atelier d’écriture animé par le slameur Mehdi Krüger, en veillant aussi à faire participer le public… « Ce ne doit pas être un spectacle avec un rapport frontal, d’où l’idée du chapiteau où on se retrouve en cercle », préciset-il.

Hervé Lapalud est actuelleme­nt en tournée avec un spectacle intitulé En Enfancie. Il profite de ses jours de repos pour préparer la Frater’Nuitée, encouragé par les nombreuses réponses positives des personnes qu’il invite à faire le déplacemen­t jusqu’à Salins pour y participer. « Il y a une forme de désespéran­ce politique mais, en même temps, une envie de rallumer des formes de partage concret. Dimanche, il y aura des gens qui auront voté plein de choses différente­s et seront contents de ne pas se retrouver devant la télé à se dire que ce n’est pas ce qu’ils auraient souhaité ».

La fraternité, inscrite dans la devise de la République, sera le seul mot d’ordre de cette soirée dont le but est de faire émerger « une multiplici­té de paroles singulière­s ». « La politique dresse les uns contre les autres. On essaie au contraire de rassembler grâce à la musique, la poésie, danser ensemble. C’est peutêtre utopique, mais on y croit », conclut Hervé Lapalud.

« Cette Frater’Nuitée sera l’occasion de mettre en avant ce qui fait sens pour les chanteurs et musiciens », observe Laurent Assathiany, avec le désir que cette soirée n’apparaisse pas comme un simple prolongeme­nt des concerts précédents mais comme un moment artistique inscrit dans un programme défini d’abord selon le critère de la qualité artistique. Et il promet que c’est aussi ce que promet Tour de Bal qui, à partir de 23 h, assurera la clôture du festival en faisant danser sur des airs de rock, valse, zouk… empruntés au répertoire de la chanson française.

Newspapers in French

Newspapers from France