Voix du Jura

Hommage à Jean d’Aligny

A l’entrée du village, une stèle signale l’endroit où l’ancien conseiller général du Jura fut arrêté le 30 juillet 1944.

- Benoît Ingelaere

Résistant de la première heure, Jean d’Aligny fut « l’un de ces hommes qui se sont dressés devant l’occupant en entraînant derrière eux la foule des indécis. Il faisait partie de cette élite qui avait l’instructio­n, les moyens d’informatio­n et la capacité d’analyse de la situation de notre pays » Toutefois, ajoute Michel Athias, président du comité du Souvenir français de Montmirey-le-Château, « rien ne l’obligeait à le faire, sinon des valeurs comme l’honneur, la défense de la patrie et l’exemplarit­é ».

Lundi 8 mai, un hommage lui a été rendu au cours d’une cérémonie organisée à l’entrée du village de Peintre, route de Moissey. Une stèle rappelle son arrestatio­n le 30 juillet 1944. Il revenait de Montmirey-la-Ville où il avait rendu une brève visite à son épouse et ses six enfants dont André né peu de temps auparavant.

Né en 1907, ancien élève de l’école polytechni­que, Jean d’Aligny avait en 1938 succédé à son père André au siège de conseiller général du canton de Montmirey. Appelé en 1939 à service dans les services du renseignem­ent, il avait après l’armistice continué à oeuvrer avec son cousin François de Menthon au profit des Alliés. Arrêté comme otage en avril 44, il s’était évadé avec 46 camarades de la prison du Mont Dore où il avait été transféré. Il avait alors rejoint le maquis du Cantal.

Contrôlé par les forces allemandes qui quadrillai­ent le secteur à la suite d’un quadruple assassinat commis la veille à Chevigny, il fut incarcéré à Dijon pour y être interrogé. Il fut ensuite déporté en Allemagne où il mourra en mars 1945.

En présence de son frère André et de nombreux descendant­s de Jean d’Aligny, son fils José a souhaité remercier la commune pour le constant soin porté à l’entretien du monument. Il a rappelé le lourd tribut payé par sa famille au cours de la Seconde Guerre Mondiale, citant son oncle François d’Aligny abattu en avril 44 aux commandes d’un avion de la Royal Air Force, les cousins de son père Charles d’Orléans et Guillaume d’Ussel dont le parcours fut retracé par son fils Marc.

Quelques habitants Peintre avaient le souvenir de cérémonies en l’honneur de Jean d’Aligny, mais c’était il y a plusieurs décennies.

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Michel Athias, du comité local du Souvenir Français, retrace le parcours de Jean d’Aligny.

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