Le département opposé à toute baisse de la cote du lac
Selon Clément Pernot, président du Conseil départemental, une baisse du niveau de l’eau par EDF serait préjudiciable pour le tourisme dans le Jura. Il est donc opposé à toute baisse de cote.
Selon les oracles de la météo, il n’est pas impossible que la saison 2017 soit sauvée, avec une cote du lac autour de 424 mètres en été. « Mais qu’en sera-t-il des années à venir ? On a peur de n’avoir pas la cote », explique EDF, qui aimerait pouvoir s’affranchir de la référence des 426 mètres et descendre jusqu’à 422 mètres. Et de plaider : « ces dernières années, les évolutions des besoins énergétiques avec notamment le développement massif des énergies renouvelables et l’évolution du climat qui impacte non seulement les apports d’eau, mais aussi l’environnement, ont accéléré la nécessité de réfléchir de façon concertée à une gestion plus adaptée du lac […] La gestion future ne peut donc pas être calquée sur la gestion définie il y a 50 ans. On ne demande pas un chèque en blanc, on demande de la souplesse aux élus, sachant qu’à 50 % du temps, on devrait être à la cote de 426 mètres. »
Aménagements
Le problème est que cette souplesse demandée par l’opérateur sur la cote du lac ne serait pas sans effet sur les aménagements touristiques. « Il est possible de restructurer la plage de Surchauffant et adapter le port du Meix pour le rendre fonctionnel jusqu’à 419 mètres », estime Romain Sarron, directeur du groupe d’exploitation hydraulique Jura Bourgogne (EDF). « Nous avons lancé depuis 2 ans des études sur le tourisme et des concertations avec les acteurs du tourisme et de la pêche et on arrive à la conclusion qu’on pourrait préserver le potentiel touristique et même le développer, car cela ouvrirait de nouvelles criques à de nouveaux endroits, qui pourraient être valorisées. » Reste le problème du coût : il faudrait ainsi près de 200 000 € pour réaménager la plage de Surchauffant et 100 000 € de mieux pour permettre au port de la Saisse de fonctionner à 420 / 421 mètres. « Mais pour réussir cela, il faut une ambition commune », conclut Gerald Ramos, en charge des relations avec le territoire.
Etudes fiables
Cette vision de l’avenir du lac n’est cependant pas partagée par le président du Conseil départemental, qui est opposé à la baisse du niveau du lac, car cela
serait trop préjudiciable au tourisme. « Avant de décider de revoir les infrastructures, on aurait besoin d’études fiables qui nous montrent qu’il y a un réellement problème récurrent », estime Clément Pernot, le président du Conseil départemental, « on ne peut pas tout revoir pour faire face à un phénomène ponctuel. Et si on autorise aujourd’hui EDF à baisser le niveau du lac à 422 mètres, dans dix ans, est-ce qu’on ne nous demandera pas de descendre à 415 mètres ? » Et de conclure : « Jusqu’à présent, EDF a bien organisé des réunions, mais ne nous a présenté aucune étude et aucun projet. »