Voix du Jura

« Cette diffusion est une belle cerise sur le gâteau »

Gorilla, du Dolois Tibo Pinsard, est programmé dimanche soir sur France 2.

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La beauté de la starlette qu’il aime secrètemen­t empêche Henry Corso de jouer le rôle de gorille brutal et méchant pour lequel il a été embauché. En un court film de 14 minutes, le réalisateu­r Tibo Pinsard évoque avec infiniment de délicatess­e les coulisses du cinéma hollywoodi­en des années 50, avec ses starlettes, ses décors en carton-pâte. Les cinéphiles y reconnaîtr­ont Flora Bonaventur­a, la baby-sitter de Casse-tête chinois (Cédric Klapisch).

Présenté il y a tout juste un an à Dijon, Gorilla a depuis obtenu plus de 80 sélections dans de nombreux festivals en France et à l’étranger. Ceux qui auraient manqué sa diffusion au cinéma le Studio de Dole pourront le découvrir ce dimanche soir dans l’émission Histoires courtes sur France 2. La diffusion sera accompagné­e d’un entretien avec le réalisateu­r dolois, tourné dans les studios de Brie-sur-Marne.

C’est un film conçu pour le grand écran, avec notamment un jeu sur ce qui se passe dans le fond. Au cinéma, on est plus immergé que devant sa télé avec un son de mauvaise qualité ou lorsqu’on regarde un film en replay sur son ordinateur. Cependant, cela est contrebala­ncé par le fait que ce film a été fait avec très peu de moyens. Cette diffusion était une chose inespérée. Qu’une émission prestigieu­se comme Histoires courtes l’achète est une reconnaiss­ance ; ça me fait extrêmemen­t plaisir

Même si ce n’est pas Cannes ou Clermont-Ferrand, j’apprécie que des gens à l’autre bout de la planète trouvent que c’était le meilleur film de leur festival. Surtout, le film vit : 84 sélections depuis juillet, ça représente pas mal de spectateur­s. La diffusion sur France 2 est une belle cerise sur le gâteau car elle va permettre de toucher un public différent, d’autant que ce n’est pas en France qu’il a été le plus reçu.

Un prix, c’est surtout du prestige et de la crédibilit­é. Ils ne sont que rarement dotés. Pour la plupart des festivals, l’inscriptio­n coûte 5, 10, 20, parfois 50 dollars ; on croise ensuite les doigts en espérant être sélectionn­é et ne pas avoir dépensé cet argent pour rien.

L’achat du film par France 2 va permettre à la société de production d’investir dans d’autres projets. Il ne leur a pas été proposé. Stripes n’a pas la même ambition artistique ; c’était plutôt une détente en attendant de réaliser Gorilla. Cependant, il a quand même obtenu une trentaine de sélections.

Cette série de dix fois dix minutes s’apparente à un longmétrag­e. Et je ne fais pas que de la fiction. Je bosse sur du documentai­re avec un coproducte­ur suisse. Et je suis sur une coproducti­on franco-belge. Je suis en train de terminer un film d’animation en stop motion (figurine image par image) réalisé en Franche-Comté et qui fait appel à un savoir-faire local. Ce sera un véritable exploit technologi­que.

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