Grosse mobilisation en faveur de l'hôpital
Samedi 13 mai, les Haut-Jurassiens ont démontré leur détermination face aux décisions de l’ARS.
Dès 14 h, samedi 13 mai, élus de tous horizons, habitants de Saint-Claude et de tout le hautJura médecins, personnels hospitaliers (de Saint-Claude, mais aussi Lons-le-Saunier et Oyonnax), ambulanciers, pompiers ont rallié la sous-préfecture de Saint-Claude pour constituer un impressionnant cortège conduit par André Jannet, président du comité de défense et de soutien de l’hôpital. « De mémoire de Sanclaudien, on n’avait jamais vu cela ! », pouvait-on entendre parmi les plus anciens.
Puis, cette grande chaîne humaine s’est mise en route pour traverser le centre-ville jusqu’à la place du 9 avril 1944. Plusieurs haltes ont été l’occasion de lancer quelques slogans, dont quelques refrains à l’intention de Marisol Touraine concernant la «destination» de sa réforme.
Sur la place du 9 avril 1944 noire de monde, accompagnés par les sirènes des ambulances et les vrombissements des motos, le président du comité de soutien, Jean-Louis Millet (maire de Saint-Claude) et Bernard Mamet (maire des Rousses et président de l’association des maires du Jura) ont redit toute leur détermination à faire entendre la voix des Hautjurassiens contre la décision de l’Agence Régionale de Santé qui veut fermer les services de pédiatrie, de maternité, de chirurgie, la dialyse et les urgences la nuit), au motif de faire des économies pour réduire le déficit de l’hôpital haut-jurassien, qui est au demeurant trois fois moins important que celui de Lons-le-Saunier.
Le Dr Jean-Paul Guy, fondateur du service de dialyse, très ému, craignant que l’on ne replonge dans une « préhistoire médicale » a donné quelques chiffres qui donnaient froid dans le dos, concernant le nombre de vies menacées si l’hôpital devait fermer. « La dialyse est née, au départ à Saint-Claude parce que nous étions un territoire isolé. Nous avons réussi à faire quelque chose que l’on nous envie aujourd’hui. L’ARS a une logique comptable, mais les médecins ont aussi leur logique comptable qui est celle des victimes qui seront inévitables si le plan est appliqué. S’il n’y a plus d’urgence et que les gens ne sont plus pris en charge dans les délais prescrits par l’ARS (30 minutes), 30 patients du Haut-Jura nous quitteront. En maternité, on sait qu’il y a un pourcentage d’accouchements par an qui demandent une césarienne en urgence. S’il n’y a pas de maternité, on sait qu’une quarantaine d’enfants qui seront, soit mort-nés, soit handicapés ».