Vins du Jura : planter pour durer
Si le CIJV fait beaucoup pour la promotion des vins du Jura en France comme à l’export, le manque de produits reste un frein au développement. Pourtant, entre 8 500 et 9 000 ha seraient disponibles…
Pour la promotion des vins du Jura, le Comité interprofessionnel des vins du Jura (CIVJ) voit grand. Mais se trouve confronté au manque de stock qui s’amplifie. « Le niveau des stocks est historiquement bas, en baisse continue de puis 2011, et cela ne va pas s’arranger cette année », a souligné Jean-Charles Tissot, son président, lors de l’assemblée générale tenue jeudi au château Pécauld d’Arbois. Mais si le Jura manque de vin, il resterait un beau potentiel de plantation, estimé entre 8 500 et 9 000 hectares. « Sauf qu’on ne le connaît pas vraiment », commente encore Jean-Charles Tissot. Du coup, un recensement des coteaux potentiellement disponibles pour le vignoble va être lancé, avec l’objectif de permettre l’agrandissement ou l’installation de nouveaux vignerons « de façon cohérente, concertée et durable ». « Rien qu’avec les trous dans le maillage des parcelles, cela peut donner de bonnes surprises et je pense que nous pourrions planter quelques centaines d’hectares sans faire bouger la queue d’une vache », estime le président à propos de la collision possible des deux AOP, viticole et comté, sur certains secteurs. Vision partagée par Claude Vermot-Desroches, le président de l’AOP comté, présent à l’AG…
Même si les vignerons Jurassien ont été ébranlés par le gel, le potentiel des vins du Jura reste important et porteur d’avenir, en France comme à l’étranger. En France, pour la promotion des crus, la communication du CIJV passe notamment par des publications grand public, des tournées de caves auprès des prescripteurs, des actions ciblées sur les journaux spécialisés et la presse grand public, et une présence accrue sur le web et les réseaux sociaux. Sans oublier le développement de l’oenotourisme, en lien avec le Comité départemental de tourisme. Le label « Vignoble et découverte » réunit ainsi une centaine de prestataires, dont 42 domaines viticoles.
A l’étranger, le CIJV est présent sur des salons, mais propose aussi des masterclass et des dégustations auprès de référents, chargés de devenir les meilleurs ambassadeurs de la production jurassienne. L’an passé, une vingtaine de domaines sont ainsi partis à la conquête de nouveaux marchés à San Francisco, Los Angeles et New York, mais aussi à Londres, en partenariat avec la filière comté. En 2018, le programme devrait se poursuivre sur les États-Unis, avec notamment une escale à Washington, mais aussi sur l’Europe du Nord, Suède, Finlande, puis Pays-Bas en 2019… « Aujourd’hui, l’export représente 13 % de nos ventes, mais ce qui nous freine, c’est la disponibilité des produits », a une nouvelle fois insisté Jean-Charles Tissot.
Retour dans le Jura, où le CIVJ espère (enfin) terminer la signalétique des villages viticoles et relance les soirées thématiques de découverte des vins du Jura à destination du grand public. Un guide onéoculturel proposant une approche plus ludique et culturelle que technique autour des crus jurassiens va aussi être édité.