Clinique du Jura et hôpital font bloc opératoire commun
La clinique privé et le groupe hospitalier Jura sud ont engagé une démarche pour constituer un plateau technique unique.
« Une bonne opération » Le jeu de mots du directeur du centre hospitalier lédonien est sans doute involontaire mais il résume assez bien les tenant et aboutissants du rapprochement entre l’établissement public de santé et la clinique privée dite clinique du Jura. Le partenariat public-privé que les deux hôpitaux envisagent de mettre en place est un peu une opération de survie. Lors de la signature de la convention de partenaire, mardi 17 mai, le Dr Didier Voyemant, président de la commission médicale d’établissement de la clinique, n’a-t-il pas prévenu qu’il n’y avait guère d’autres solutions : « Dans la situation médicale et financière dans laquelle nous sommes, on pourrait craindre que dans dix ans, il n’y ait plus de chirurgie à Lons ».
La clinique du Jura, qui fait partie du groupe C2 S, et l’hôpital ont décidé de mettre un terme à une concurrence jugée stérile. Mais au contraire de mettre en commun leurs moyens pour créer un plateau technique, de haut niveau, commun aux deux établissements, animé par une équipe médicale et soignante commune par le biais d’un groupement de coopération sanitaire. Il s’agit de mieux répondre aux attentes des patients et d’améliorer la permanence des soins. « Il n’y a plus de place pour deux plateaux techniques à Lons seul un rapprochement avec l’hôpital pourra garantir une offre médicale pérenne et sécurisée », estime Gauthier Escartin, directeur de la clinique du Jura.
Concrètement ce partenariat public privé se matérialisera par un bloc opératoire commun et des unités hospitalisation en chirurgie à forte orientation ambulatoire qui devait être localisé sur le site de l’hôpital public. Le projet veut mobiliser les compétences des deux établissements afin de renfoncer l’offre médicale. Les locaux de la clinique de la rue louis Rousseau pourraient accueillir une soixantaine de lits d’EHPAD (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) de l’hôpital dont l’autorisation serait transférée à C2 S.
Ce partenariat devait être un facteur d’attractivité pour le centre hospitalier lédonien. La plateau technique devrait permettre de s’ouvrir à d’autres spécialités. Il sera aussi le moyen d’enrayer l’évasion des malades vers d’autre établissement et même de reconquérir une partie des 30 % de patients qui vont se faire hospitaliser à l’extérieur.
Le nouveau pôle chirurgical aussi permettre d’attirer de nouveaux praticiens par une augmentation de l’activité et par le renforcement de l’attractivité professionnelle. « 60 % des patients vont se faire soigner ailleurs, estime-t-on. Si on en récupère une partie, on ne pourra pas faire avec l’équipe existante. » D’autant que les jeunes médecins aiment désormais travailler dans la collégialité et pourraient être séduits par des équipements de haut niveau.