Voix du Jura

Dans le Val d’Amour, les élus proposent aux entreprise­s d’allier leurs énergies

Début mai, le directeur des achats de l’Etat dans la région est venu répondre à leurs questions sur les marchés publics simplifiés.

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S’ils ont le désir que la dépense publique profite aux entreprise­s de leur territoire, les élus locaux doivent convaincre les artisans ou patrons de TPE de répondre aux appels d’offres. C’était le but de la ’’Soirée de l’entreprise’’ organisée début mai par la communauté de communes du Val d’Amour, dont l’invité était Michel Patois, directeur de la plateforme achats pour l’Etat en région Bourgogne - Franche-Comté, venu détailler la nouvelle réglementa­tion sur les marchés publics simplifiés.

Henri Roy, des Charpentie­rs Réunis, travaille principale­ment pour les particulie­rs. Si l’activité venait à ralentir, il lui faudrait peut-être davantage guetter les avis que l’Etat, les collectivi­tés locales, syndicats mixtes ou établissem­ents publics sont obligés de diffuser pour toute commande qui excède 25 000 €. L’exposé qu’il a entendu l’a « rassuré », notamment l’idée de n’avoir à donner que son numéro d’immatricul­ation au registre du commerce et des sociétés (Siret), charge à l’acheteur de faire l’effort d’aller télécharge­r les différents documents requis.

Sans l’écrire de façon explicite, à travers des critères tels que le délai de réactivité ou le calcul de l’impact environnem­ental, une collectivi­té locale dispose des moyens de limiter de fait la concurrenc­e aux entreprise­s situées dans un proche périmètre. Henri Roy pointe toutefois une autre difficulté : « Le prix que je donne correspond à ce que je vois. Souvent, il y a des choses qui ne sont pas mentionnée­s dans le descriptif. Pour obtenir le marché, je dois m’en tenir à ce qui est demandé sachant que le reste sera facturé en plus-values ».

Michel Patois le rejoint : « Pour ne pas se retrouver avec des offres infructueu­ses, on a besoin de savoir ce que les entreprise­s sont en mesure de nous proposer ». Le décret de 2015, complété par un ordonnance de 2016, autorise le commandita­ire à tenir compte dans son avis de marché des remarques formulées par les acteurs économique­s.

Le fonctionna­ire ajoute que lui et ses collègues peuvent aider les TPE ou PME locales à surmonter les difficulté­s qu’elles peuvent rencontrer. Il assure que « régulièrem­ent des entreprise­s nous appellent ». « Je suis allée une fois sur un site pour répondre à un appel d’offres du Sydom, mais j’étais perdue. Mon époux m’a dit de laisser tomber », témoigne Ludivine Belle, dont le mari a créé un atelier de métallerie - soudure à Mouchard. Il a pu réaliser la prestation demandée, mais en sous-traitance pour une autre entreprise.

« Attribuer les chantiers publics aux entreprise­s locales est symbolique. Même si on réalise deux écoles, ce ne sont ni la communauté de communes ni les mairies qui vont fournir du travail aux acteurs économique­s du Val d’Amour, mais c’est important de montrer qu’on a confiance dans le savoir-faire de nos entreprise­s. Et les gens ne comprennen­t pas que l’argent de leurs impôts ne serve pas à l’emploi sur le territoire », souligne Etienne Rougeaux, maire d’Ecleux et vice-président en charge du développem­ent économique à la CCVA.

A partir de l’exposé de Michel Patois, la communauté de communes diffusera une fiche pratique qui donnera aux entreprise­s intéressée­s toutes les infos utiles.

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