Voix du Jura

Le dégagement paysager fait référence

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Et les chèvres « emplois verts » font des émules.

Le 15 mai dernier, dans le cadre de la semaine nationale « Agricultur­es et paysages », le CAUE (Conseil d’architectu­re d’urbanisme et de l’environnem­ent) du Jura représenté par Sophie Lheureux, a proposé une balade-paysage dans la ville de Morez ouverte à toute personne intéressée, afin de permettre aux élus moréziens de témoigner de leur expérience en matière de dégagement paysager. Cette découverte a eu lieu en présence de Nolwenn Marchand, ingénieur forestier qui a participé à l’élaboratio­n du projet.

« Il y a plusieurs années, j’avais acheté une parcelle à l’orée de la forêt pour construire ma maison, mais à 20 mètres se trouvait un rideau d’arbres très dense », témoignait le maire Laurent Petit. « Avec l’accord de la ville, j’ai débroussai­llé la première année. Mais, l’année suivante j’ai mis quelques moutons… Une fois élu, lorsque s’est posée la question du dégagement paysager, j’ai proposé que l’on dégage quatre hectares avec des chèvres, pour voir la réaction des habitants ». Comme l’essai a été concluant, l’opération s’est amplifiée pour mettre à jour 40 ha (après une étude fine d’après des photos anciennes), dont 30 avec l’interventi­on de plus de 300 moutons et 10 avec le troupeau de chèvres qui compte aujourd’hui 80 têtes, puisque plusieurs naissances ont été enregistré­es ces dernières semaines, et chacune de ces petites bêtes a été baptisée… En complément des pistes forestière­s et des places de dépôt ont été réalisées pour favoriser l’interventi­on de l’entreprise. L’hiver, la ferme de la Monette permet d’abriter les caprins qui constituen­t désormais une activité à part entière. « A la base nous avions acheté des chèvres réformées que l’on aurait remplacées au fur et à mesure. Mais cela demandait à chaque fois une période d’adaptation. C’est pourquoi nous avons décidé de constituer notre troupeau, avec l’implicatio­n d’un employé communal et de certains agents. Nous aimerions trouver quelqu’un qui voudrait s’installer pour faire de la production en circuit court », expliquait Laurent Petit en précisant que les parcelles ainsi débroussai­llées appartienn­ent à une cinquantai­ne de propriétai­res qui ont convention­né pour une durée de cinq ans avec la commune. « Aujourd’hui, ce dégagement paysager permet de retrouver des espaces oubliés, des chemins refermés… pour la plus grande joie des anciens Moréziens. En complément, l’ensoleille­ment de certains quartiers est bien meilleur, tout en favorisant aussi le dégel l’hiver ».

Au fil de l’après-midi des élus et employés de plusieurs communes ont témoigné de leur expérience en cours et/ou à venir, avec ou sans les chèvres : Saint-Claude, Foncine-le-Haut et Ménétru. Le programme morézien représente une enveloppe de 800 000 € qui a bénéficié de 60 % de subvention­s.

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