Voix du Jura

LES PROFESSION­NELS SOUHAITENT DES TRAVAUX SUR LA PLAGE DE SURCHAUFFA­NT

- Laurent Villette

Jusqu’à présent, ils étaient plutôt sur la réserve. Mais face aux différents points de vue qui se sont exprimés sur la cote actuelle et future du lac de Vouglans, les profession­nels du site de Surchauffa­nt tiennent aussi à réagir. D’abord pour dire que leurs installati­ons fonctionne­nt, que ce soit du côté du Louisiane, mais aussi des différents commerces ; mais aussi pour expliquer qu’à leurs yeux, les travaux d’aménagemen­t sont nécessaire­s.

« Des gens sont inquiets et nous appellent pour demander si le Louisiane fonctionne. La réponse est oui, j’ai ouvert le 21 ou le 22 avril, comme d’habitude, et on navigue tout à fait normalemen­t sur le lac », explique le capitaine, Emmanuel Laury. Avec JeanLouis Goillot (du Pile ou face), Joël Begel (du restaurant de Surchauffa­nt) et Antoine Ralite (de la Guinguette), il espère que cette affaire ne va pas venir gâcher la saison.

« Depuis onze ans, c’est tout de même la première fois que j’ai vu aussi peu de pluie et de neige », lâche Jean-Louis Goillot. Si la cote à 424 mètres n’était pas au rendez-vous début juillet, avec ses deux collègues du restaurant et de la guinguette, il serait assez fortement impacté. « La baignade est importante pour le camping comme pour nous, car nous bénéficion­s des remontées de plage. Si la baignade ouvre au 25 juillet, la saison est fichue. Aujourd’hui, la cote est basse, mais on peut encore avoir un mois de juin pluvieux… », estime-t-il. « Pour l’instant pas d’alarme… On s’inquiète peut-être parce qu’on a pris l’habitude, ces dernières années, de voir le lac plein en mai… »

Aléas climatique­s

N’empêche que face aux aléas climatique­s et comprenant les impératifs de production d’électricit­é d’EDF, les profession­nels se disent favorables à ce que des aménagemen­ts soient entrepris pour que le site puisse être ouvert à la baignade jusqu’à la cote 419. « Si on se fie à ce qu’a dit EDF, l’aménagemen­t de la plage de Surchauffa­nt coûterait 200 000 €. Et il ressortira­it des différente­s réunions auxquelles nous n’étions pas conviés, qu’EDF serait prêt à en financer les deux tiers. On ne comprend pas le manque de réactions, on ne comprend pas pourquoi les élus ne s’investisse­nt pas davantage sur ce dossier. Mis à part la communauté de communes d’Orgelet qui serait prête à mettre une petite somme au pot, personne ne bouge. On ne peut pas faire grief à EDF du manque d’eau et si rien n’est fait pour permettre l’exploitati­on du site les années de sécheresse, on sait tous que ça risque d’impacter fortement le tourisme. »

Si l’économie liée au lac devait pâtir d’une cote trop basse, cela aurait aussi des conséquenc­es directes sur l’emploi, puisqu’entre les différente­s activités, ce serait une centaine de personnes qui travailler­aient en saison sur Surchauffa­nt. « On doit en tenir compte. Bien sûr, tout le monde veut une cote haute, mais il n’y a pas que la pêche ou la bataille avec EDF comme enjeu. Nous, la saison, on doit la faire en trois mois. Et il est aberrant de dire qu’il faut garder le niveau au plus haut, alors que c’est nous qui sommes en première ligne. »

En attendant, quelle que soit la cote cet été, rappelez-vous que le lieu est magnifique et qu’avec ou sans baignade, il vaut assurément le détour.

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 ??  ?? Jean-Louis Goillot (Le Pile ou face), Antoine Ralite (La Guinguette) et Emmanuel Laury (Le Louisiane) estime qu’en saison, une centaine de personnes travaillen­t sur Surchauffa­nt.
Jean-Louis Goillot (Le Pile ou face), Antoine Ralite (La Guinguette) et Emmanuel Laury (Le Louisiane) estime qu’en saison, une centaine de personnes travaillen­t sur Surchauffa­nt.

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