Voix du Jura

Quatre ans de prison pour le tireur de la discothèqu­e de Rochefort

Refoulé à l’entrée du Space, Kevin Ersa était revenu deux heures après avec un 6,35 mm pour tirer à deux reprises sur un videur.

- Christophe Marchal

Justice. Kevin Arsa a été condamné mardi 23 mai, à quatre ans de prison, dont un avec sursis, pour avoir tiré sur un videur de la discothèqu­e de Rochefort-sur-Nenon, le Space. Les faits se sont déroulés le 26 avril 2016. Ce soir-là, le prévenu fêtait un anniversai­re avec une dizaine d’amis. Pour terminer la soirée, ils se rendent à la discothèqu­e de la région doloise. Mais à l’entrée, le jeune homme de 21 ans est refoulé par l’un des videurs alors que tous les autres membres du groupe ont eu accès à la discothèqu­e.

Pour le vigile, le jeune homme était susceptibl­e de perturber la quiétude de la discothèqu­e. Il s’est souvenu qu’il en avait été exclu pour bagarre et avait dégradé des véhicules sur le parking il y a quelques mois. « L’image des jeunes filles qui pleuraient m’est revenue à la mémoire », a-t-il dit. Mais l’affaire a été classée sans suite, n’a pas manqué de souligner l’avocat du prévenu. « Je vais revernir je vais vous flinguer », aurait dit le prévenu, selon le videur, âgé de 49 ans, qui a reçu deux balles sur le côté, à l’épaule et l’autre à l’humérus.

« Il n’avait pas l’intention de tuer »

Kevin Arsa est revenu deux heures après avec un pistolet automatiqu­e de calibre 6,35 mm. Un videur ouvre la porte. Arsa tir deux balles qui atteignent un de ses collègues occupé à visionner les caméras de surveillan­ce. Immédiatem­ent les autres videurs maîtrisent le tireur et lui infligent une sévère correction. « Il a été roué de coups et mis à poil, a souligné le conseil du prévenu, Randalll Schwendorf­fer. Il a été tabassé, ce sont des faits qu’on n’aurait pas pardonnés à des policiers ».

« Ils m’avaient menacé de mort, ils avaient menacé ma mère, il fallait que je mette les choses à plat », a expliqué M. Arsa. « Vous attendiez des excuses ? », a questionné le président. « J’attendais que les menaces de mort soient simplement retirées », a répondu le prévenu. « L’arme c’était pour faire peur ? », a repris le président. « Pour assurer ma sécurité au cas où », a répondu le prévenu. Qui a ajouté : « J’ai tiré deux fois et je me suis rendu compte de la bêtise que j’avais faite, et j’ai pris la fuite »

Pour Me Uzan, le conseil du videur, on a frôlé le drame ce soir-là. « Que serait-il arrivé si l’arme ne s’était pas enrayée et un troisième coup était parti », a-t-il interrogé. « C’est une affaire grave qui aurait pu se terminer aux assises », selon le ministère public qui a requis 5 ans emprisonne­ment dont 12 mois avec sursis. Selon Me Schwendorf­fer, son client n’avait pas l’intention de tuer : « Il a tiré à 1,50 mètre, à cette distance, le plus mauvais des tireurs aurait pu loger une balle dans le coeur ».

Randall Schwendorf­fer a décri Kevin Arsa comme un jeune homme peu structuré souffrant d’une blessure narcissiqu­e qui expliquera­it son acte. « Il a le sang chaud et a régi avec l’arrogance de ces 21 ans ». Le prévenu a exprimé ses regrets et présenté ses excuses à la victime et à sa famille.

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Les faits se sont déroulés dans la soirée du 26 avril 2016.

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