Quatre ans de prison pour le tireur de la discothèque de Rochefort
Refoulé à l’entrée du Space, Kevin Ersa était revenu deux heures après avec un 6,35 mm pour tirer à deux reprises sur un videur.
Justice. Kevin Arsa a été condamné mardi 23 mai, à quatre ans de prison, dont un avec sursis, pour avoir tiré sur un videur de la discothèque de Rochefort-sur-Nenon, le Space. Les faits se sont déroulés le 26 avril 2016. Ce soir-là, le prévenu fêtait un anniversaire avec une dizaine d’amis. Pour terminer la soirée, ils se rendent à la discothèque de la région doloise. Mais à l’entrée, le jeune homme de 21 ans est refoulé par l’un des videurs alors que tous les autres membres du groupe ont eu accès à la discothèque.
Pour le vigile, le jeune homme était susceptible de perturber la quiétude de la discothèque. Il s’est souvenu qu’il en avait été exclu pour bagarre et avait dégradé des véhicules sur le parking il y a quelques mois. « L’image des jeunes filles qui pleuraient m’est revenue à la mémoire », a-t-il dit. Mais l’affaire a été classée sans suite, n’a pas manqué de souligner l’avocat du prévenu. « Je vais revernir je vais vous flinguer », aurait dit le prévenu, selon le videur, âgé de 49 ans, qui a reçu deux balles sur le côté, à l’épaule et l’autre à l’humérus.
« Il n’avait pas l’intention de tuer »
Kevin Arsa est revenu deux heures après avec un pistolet automatique de calibre 6,35 mm. Un videur ouvre la porte. Arsa tir deux balles qui atteignent un de ses collègues occupé à visionner les caméras de surveillance. Immédiatement les autres videurs maîtrisent le tireur et lui infligent une sévère correction. « Il a été roué de coups et mis à poil, a souligné le conseil du prévenu, Randalll Schwendorffer. Il a été tabassé, ce sont des faits qu’on n’aurait pas pardonnés à des policiers ».
« Ils m’avaient menacé de mort, ils avaient menacé ma mère, il fallait que je mette les choses à plat », a expliqué M. Arsa. « Vous attendiez des excuses ? », a questionné le président. « J’attendais que les menaces de mort soient simplement retirées », a répondu le prévenu. « L’arme c’était pour faire peur ? », a repris le président. « Pour assurer ma sécurité au cas où », a répondu le prévenu. Qui a ajouté : « J’ai tiré deux fois et je me suis rendu compte de la bêtise que j’avais faite, et j’ai pris la fuite »
Pour Me Uzan, le conseil du videur, on a frôlé le drame ce soir-là. « Que serait-il arrivé si l’arme ne s’était pas enrayée et un troisième coup était parti », a-t-il interrogé. « C’est une affaire grave qui aurait pu se terminer aux assises », selon le ministère public qui a requis 5 ans emprisonnement dont 12 mois avec sursis. Selon Me Schwendorffer, son client n’avait pas l’intention de tuer : « Il a tiré à 1,50 mètre, à cette distance, le plus mauvais des tireurs aurait pu loger une balle dans le coeur ».
Randall Schwendorffer a décri Kevin Arsa comme un jeune homme peu structuré souffrant d’une blessure narcissique qui expliquerait son acte. « Il a le sang chaud et a régi avec l’arrogance de ces 21 ans ». Le prévenu a exprimé ses regrets et présenté ses excuses à la victime et à sa famille.