La Loi Travail décortiquée
La CFTC a récemment proposé à ses mandataires en Bourgogne - Franche-Comté une journée sur ce que le texte change en matière de dialogue dans les entreprises.
Alors que le président Emmanuel Macron promet des mesures qui élargiront encore le champ de la négociation dans les entreprises, les partenaires sociaux se trouvent confrontés à un premier défi : s’approprier les dispositions de la loi El Khomri, dite Loi Travail. C’était le but de la journée proposée ce vendredi 20 mai à Dole par le syndicat CFTC.
La loi améliorée
La centrale catholique fait valoir sa légitimité à s’exprimer sur ce dossier dans lequel ses dirigeants ont fait le choix du compromis. « Puisque le texte aller passer, mieux valait le défendre en essayant d’obtenir des choses plutôt qu’obliger le gouvernement à utiliser le 49-3 pour le faire adopter en l’état. Je suis fier que nos confédéraux se soient battus pour améliorer la loi », déclare Serge Teyssier, de l’Union régionale Bourgogne, pour qui la CFTC doit oser se démarquer : « Si on va vers un plafonnement des indemnités aux Prud’hommes, c’est parce qu’il y avait des abus. Notre rôle est de défendre les conditions de travail, la vie de famille, mais en respectant les employeurs dont on a besoin…»
Consultant chargé d’animer cette journée, Jean-Pierre Williems souligne la volonté du législateur d’aller vers du sur-mesure en fonction de l’activité ou de l’historique d’une société. Ce qui, face à « des employeurs plus ou moins facilitants », fait peser une responsabilité accrue sur les épaules des représentants du personnel.
« Ça va dans le bon sens »
Outre les conditions pour la signature d’un accord, une des nouveautés de la Loi Travail est la nécessité d’en préciser la durée. « Je savais que c’était complexe et, en effet, on se rend compte que cette loi change beaucoup de choses », témoigne Magali Delarche, membre de la délégation unique du personnel (DUP) chez Sndr à Dole. « On a fait un tour d’horizon, mais on aura besoin d’approfondir par des formations plus spécifiques », confirme Serge Nicod, élu au comité d’entreprise du fabricant de composants électroniques C & K.
Zidika Agrali, délégué syndicale chez Grandperret à SaintClaude, témoigne du climat de la possibilité d’un dialogue positif : « C’est en travaillant ensemble qu’on avance ». Elle approuve la nécessité de présenter des listes qui reflètent l’équilibre hommes - femmes de l’entreprise. « Ça risque d’être compliqué, mais ça va dans le bon sens ».
Cette présentation de la Loi Travail avait lieu à Dole en présence d’une soixantaine de mandataires et élus CFTC. Elle fait suite à une première rencontre nationale organisée en fin d’année dernière. « La loi a été beaucoup critiquée sans être toujours bien comprise. Beaucoup de délégués nous appellent pour savoir si ce que le patron leur dit est ou non exact. On s’est donc dit que ce serait intéressant de leur proposer la même formation », expliquent Serge Teyssier et Daniel Brianchon, président de la CFTC Jura et FrancheComté. Cette journée faisait aussi office de lancement de la fusion des deux unions régionales pour créer une nouvelle instance Bourgogne - FrancheComté.