Découvrir et redécouvrir le Moyen Âge
Contrairement au souhait de Michelet, il est vain de vouloir faire revivre le passé.
Avec honnêteté, les historiens tentent d’en restituer l’image la moins déformée possible. Ce qui étonne toujours avec le Moyen Âge, c’est l’omniprésence de la religion et du surnaturel. Faute de savoirs, avec des sciences balbutiantes, les gens d’autrefois vivaient dans un monde qu’ils emplissaient de merveilleux. On peut ironiser mais, comme disait l’historien Jacques Le Goff, quand on voit l’attrait des sectes et des croyances douteuses sur nombre de nos contemporains, on peut se demander où est l’obscurantisme. Beaucoup de livres consacrés à cette longue période racontent l’histoire vue de haut, des histoires de papes, de rois et de princes. On y parle de batailles, de traités, d’invasions, de successions et ainsi de suite. Mais où est la vie des simples gens ? Comment vivaient nos ancêtres ? Comment se chauffaient-ils, mangeaientils, s’habillaient-ils ? Quelles étaient, par exemple, les couleurs de leurs vêtements ? Quel était leur cadre mental ? Il faut lire ici l’historien des symboles et des couleurs qu’est Michel Pastoureau. Celui-ci, dans plusieurs ouvrages novateurs, a décrit la richesse due monde symbolique qui était celui des anciens.
Par ethnocentrisme, nous nous intéressons surtout à nos propres affaires. Heureusement, les historiens actuels se penchent sur l’évolution du monde byzantin, à ses lumières et à ses ombres. Le monde musulman, de sa naissance avec Mahomet, jusqu’à la prise de Constantinople par les armées turques en 1453, fait lui aussi l’objet de chapitres intéressants. Il faut d’autant plus attacher de prix à ces pages que l’islam n’est pas encore sorti de l’ombre qui le recouvre depuis qu’au XI° siècle ont été fermées les portes de l’interprétation des textes coraniques. A peu près à la même époque, à Rome, sévit la pornocratie pontificale. Des papes issus des grandes familles romaines mettent le siège de Pierre en coupe réglée : débauche, rapine et violence règnent à tous les étages. Les papes qui suivront, comme Sylvestre II, le pape de l’An Mil, Nicolas II, Léon IX, Grégoire VII, vont remettre de l’ordre. Va commencer, pour l’Occident médiéval, un temps de régénération qui culminera au XIIIe siècle, le beau XIIIe siècle…
Au jour solennel où se terminait la fête des Tentes, Jésus, debout, s’écria : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive, celui qui croit en moi ! Comme dit l’Écriture : De son coeur couleront des fleuves d’eau vive. » En disant cela, il parlait de l’Esprit Saint qu’allaient recevoir ceux qui croiraient en lui. En effet, il ne pouvait y avoir l’Esprit puisque Jésus n’avait pas encore été glorifié. [Jn 7, 37-39]
Le soir de Pâques, Jésus vient à la rencontre des siens. Certains étaient allés au tombeau pour rencontrer un mort. Et voilà que c’est le « mort » qui vient à leur rencontre, un « mort » qui est bien vivant, un mort revenu de la mort. Il montre ses mains et son côté. Il est encore marqués par la mort mais il est ressuscité pour toujours : Dieu a mis en Jésus mort son souffle et Jésus souffle sur ses disciples. Cela me fait penser à cette personne qui au sortir de la messe chrismale me disait : « mais qu’est-ce que ça veut dire quand l’évêque souffle dans l’urne qui contient le saint Chrême ». Je lui avais répondu en lui disant que dans la première page de la Bible, le souffle de Dieu, l’Esprit de Dieu plane sur les eaux – Souffle, vent, et Esprit sont un même mot en hébreu et en grec, les deux langues importantes de la Bible -. Le souffle de Dieu allait faire quelque chose du monde encore informe et vide. Et dans la rencontre d’après la résurrection : Jésus souffle sur ses disciples : il veut faire quelque chose de ce groupe verrouillé dans sa crainte des juifs. Et le jour de la consécration du saint Chrême, l’évêque souffle sur cette huile qui servira au moment du baptême, de la confirmation et de l’ordination des prêtres pour dire que Dieu veut faire quelque chose des baptisés, des confirmés, des prêtres pour que l’annonce sa parole et le témoignage de Jésus continue dans le monde qui est le nôtre. Mais l’Esprit souffle où il veut ? Bon vent de l’Esprit : qu’il souffle sur vous amis lecteurs pour faire de vous des témoins de sa paix. Bonne semaine.