Voix du Jura

Le terrorisme islamiste à l’assaut du monde

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Prix Pulitzer 2016, Sous le drapeau noir est dû à la plume dynamique de Joby Warrick, reporter au Washington Post.

En lisant le sous-titre – -, on aura tout de suite compris l’essentiel du propos. La première partie de l’ouvrage consiste en une enquête sur Abou Moussab al-Zarqaoui, lequel fut, de 2003 à 2006, le terroriste le plus recherché au monde. Zarqaoui fait partie de ces hommes à qui les conflits donnent des raisons de vivre et de se dépasser. Menant une vie des plus médiocres, la cause djihadiste lui donne l’occasion de mettre en pratique ses talents d’organisate­ur et de meneur d’hommes. Incapable de mesure, Zarqaoui entraînera ses hommes sur le chemin de la montée aux extrêmes, enchaînant attentats aveugles et meurtres de masse. Il en arrivera à se désolidari­ser d’Al-Qaïda, organisati­on qu’il juge trop modérée. Sur ses traces va se fonder au début des années 2010 l’Etat islamique au Levant, structure qui a tôt fait d’attirer les extrémiste­s du monde entier. Il faudra plusieurs années d’enquête opiniâtre pour permettre à l’armée américaine d’éliminer celui qui était considéré comme le terroriste le plus dangereux de la planète. Cela dit, la mort de Zarqaoui n’a pas nui à l’Etat islamique, lequel s’était développé comme un chancre sous la conduite du nouveau calife, Al-Baghdadi. C’est ainsi que l’on est peu à peu passé d’Al-Qaïda en Irak à l’Etat islamique au Levant, structure semi-étatique dont la fin semble heureuseme­nt programmée. Dans cette enquête qui se lit comme le plus palpitant des romans, J. Warrick dévoile la paranoïa qui touche les combattant­s de l’Etat islamique, capables au cours de la même journée de crucifier un de leurs ennemis et, l’instant suivant, de succomber aux sirènes de l’Occident honni en visitant des sites pornograph­iques sur Internet.

Toute la terre avait alors la même langue et les mêmes mots. Au cours de leurs déplacemen­ts du côté de l’orient, les hommes découvrire­nt une plaine en Mésopotami­e, et s’y établirent. Ils se dirent l’un à l’autre : « Allons ! fabriquons des briques et mettons-les à cuire ! » Les briques leur servaient de pierres, et le bitume, de mortier. Ils dirent : « Allons ! bâtissonsn­ous une ville, avec une tour dont le sommet soit dans les cieux. Faisons-nous un nom, pour ne pas être disséminés sur toute la surface de la terre. » Le Seigneur descendit pour voir la ville et la tour que les hommes avaient bâties. Et le Seigneur dit : « Ils sont un seul peuple, ils ont tous la même langue : s’ils commencent ainsi, rien ne les empêchera désormais de faire tout ce qu’ils décideront. Allons ! descendons, et là, embrouillo­ns leur langue : qu’ils ne se comprennen­t plus les uns les autres. » De là, le Seigneur les dispersa sur toute la surface de la terre. Ils cessèrent donc de bâtir la ville. C’est pourquoi on l’appela Babel, car c’est là que le Seigneur embrouilla la langue des habitants de toute la terre ; et c’est de là qu’il les dispersa sur toute la surface de la terre. [Gn 11, 1-9]

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