Voix du Jura

Chassées des champs, les plantes sauvages trouvent refuge en ville

Vingt panneaux disséminés à travers la ville incitent à considérer autrement les plantes qui colonisent nos murs ou nos trottoirs.

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À l’occasion de la journée mondiale sur la biodiversi­té, la mairie de Dole a demandé au Centre permanent d’initiative­s pour l’environnem­ent (CPIE) Bresse du Jura de présenter une exposition sur les plantes sauvages qui poussent en ville. L’expo itinérante sur les végétaux qui colonisent nos trottoirs ou sur les façades est disséminée à travers le centre-ville. Les photos permettent d’identifier ces plantes et leurs atouts.

Lundi 24 avril, pour la présentati­on de l’exposition, Floriane Karas proposait aux Dolois une balade bucolique et très instructiv­e à travers les ruelles de la cité. Les invités ont pu rencontrer le pâturin, ce régal des animaux qui fleurit quasiment toute l’année et qui s’épanouit en ville aimant se faire piétiner. En levant un peu les yeux parking Jean de Vienne, ls ont pu admirer la cymbalaire des murs ou ruine de Rome, avec ses délicates fleurs violettes à gorge jaune qui habille les murs qu’elle colonise à la recherche de fissures accueillan­tes. Outre sa beauté, cette vivace était largement utilisée en infusion contre le scorbut dès le XVe siècle, et plus récemment comme cicatrisan­t et hémostatiq­ue.

On rencontre souvent plus d’espèces en ville qu’en pleine campagne au bord d’un champ cultivé arrosé d’herbicides. En prenant le temps de regarder, on découvre une multitude de plantes qui ont toutes leur utilité. Elles permettent aux oiseaux, aux insectes de se nourrir ; elles leur offrent même le gîte pour se reproduire. Elles aident à améliorer la qualité de l’air et à dépolluer les sols ; elles servent aussi de relais entre les différente­s zones végétalisé­es de la ville.

Si en agricultur­e biologique on a compris depuis longtemps que chaque plante a son utilité, est-on prêt à accepter ces « mauvaises herbes » en milieu urbain ? Après leur avoir livré une chasse intempesti­ve à coup de produits chimiques, les villes sont passées au désherbage manuel ou thermique mais pourquoi ne pas accueillir avec plus de tolérance ces belles rebelles qui peuplent nos villes ?

Dole est fière de sa bio diversité, notamment la présence rare d’un couple de faucons pèlerins. La Ville a fait installer des ruches sur le toit de la Commanderi­e et emploie des juments comtoises pour l’arrosage et le ramassage des ordures. De même, l’exposition ’’Sauvages des rues, belles et rebelles’’ visible en ville jusqu’au 2 juin, incitera ses habitants à porter un autre regard sur ses plantes sauvages !

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