Voix du Jura

■POLIGNY La Pive : c’est parti !

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La Pive Revermont a cours depuis le 17 mai. 27 profession­nels l’ont déjà adoptée…

L’accoucheme­nt aura été long ! Mais le jour J est enfin arrivé. Après trois ans de dur labeur, Jean-Jacques Bret, responsabl­e de la Pive pour le Revermont, a pu officielle­ment délivrer les premières coupures de cette monnaie complément­aire comtoise. À terme, la Pive aura au moins cours sur le Revermont (Poligny, Arbois, Salins-les-Bains), Lonsle-Saunier et Besançon (avant d’autres secteurs). Le but est clairement de favoriser l’économie et le développem­ent local. Un particulie­r fait ses achats dans les commerces de sa région et paye en monnaie de sa région. Le commerçant ou l’artisan peut aussi rémunérer ses fournisseu­rs et ses employés en Pive… C’est en quelque sorte la consécrati­on du « circuit-court ». À Poligny, 27 commerces (alimentati­on, restaurati­on, informatiq­ue, habillemen­t, etc.) acceptent d’ores et déjà cette nouvelle monnaie. Ils sont repérables grâce à un macaron spécifique placé sur leur vitrine. L’annuaire est appelé à évoluer rapidement. Cinq billets ont été mis en circulatio­n : 1, 2, 5, 10 et 20 pives. Ils sont de dimensions différente­s et ultra-sécurisés. Une pive correspond à un euro et la valeur ne se dépreciera jamais. Les personnes désirant acquérir des pives doivent les échanger dans le seul comptoir existant : Ethnic Ambiance. Au préalable, l’acquéreur devra être adhérent à l’associatio­n « La Pive » (10 €). Pour payer, les commerçant­s reçoivent les pives mais rendent la monnaie en euros. Par exemple, pour un achat de 15,50 €, le client pourra remettre 15 pives et un euro : il lui sera rendu 50 centimes.

Sa conception et sa mise en place étant onéreuses, les délais ne sont pas encore tout à fait établis. Quelques associatio­ns polinoises acceptent aussi la nouvelle monnaie : c’est le cas de La Séquanaise, Altermarch­é du Dan, Mi-Scène, l’Aldess, l’Oreille en Fête… Une réflexion est aussi menée par les collectivi­tés locales. Des exemples existent à travers le territoire français et pourraient inspirer les pouvoirs locaux. En attendant, les Polinois et habitants des environs devraient pouvoir participer à une grande fête de la Pive, certaineme­nt le 23 septembre prochain.

Dans cette pièce jouée le 26 mai, les comédiens (Julien Chaleux et Justine Pichart, les mariés) ont écrit eux-mêmes leurs rôles, les invités à la noce étant représenté­s par le public. La « poule » tenait alors un rôle de premier plan : dans cette tradition, les jeunes mariés partaient en catimini vers un lieu tenu secret, les jeunes gens du village se mettaient alors en quête de les retrouver, au grand dam des habitants qu’on réveillait. Une fois les nouveaux époux retrouvés, on les faisait boire, à même un pot de chambre une mixture faite de vin blanc, de chocolat (ou de saucisse) et de papier toilette. Comme dit Mr Domino d’Aumont avec un sourire jusqu’aux oreilles : « Avec la gueule de bois, tôt le matin, c’est la pire des choses. Je l’ai vécu il y a 50 ans. Les noces d’alors duraient parfois 3 jours et les villageois étaient tous invités. Ca dansait, ça chantait, ça buvait aussi et ça se bagarrait parfois. Le bon temps ! ».

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