Voix du Jura

Quatre Jours : il y a eu 1000 à 2000 visiteurs par jour

Denis Devillers, président de l’union commercial­e, souhaite que le lieu dédié à l’artisanat d’art devienne pérenne.

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L’édition 2017 des Quatre Jours de Salins s’est terminée ce dimanche 28 mai sur un bilan positif avec 1000 à 2000 personnes par jour sur la fête. Le président de l’Union Commercial­e Denis Devillers se félicite aussi de l’accueil qui a été réservé à la galerie éphémère installée rue de la République, dans l’ex-local de la mercerie Etin’Sel. L’exposition réunissait les réalisatio­ns de huit artisans d’art, ainsi qu’un illustrate­ur le samedi. « Le fait de partager un même lieu permet de mieux communique­r. On a aussi pu se relayer pour assurer la permanence », souligne Virginie Blanchard, céramiste à la Chapelle-sur-Furieuse.

Plus de 500 personnes ont poussé la porte du ’’Bocal’’. Si les ventes n’ont pas été à la hauteur que cette fréquentat­ion aurait pu laisser espérer, l’opération aura permis de « montrer ce qui se fait dans la région », souligne Anaïs Vincent qui fabrique des articles de maroquiner­ie à Arcet-Senans. Les exposants ont pu engager la discussion avec les visiteurs sur leurs modes de consommati­on avec, ajoute-telle, la volonté de « montrer que des gens qui fabriquent des objets manuelleme­nt, ça existe encore », et le désir aussi de « faire prendre conscience de la valeur des choses ».

« L’ouverture de cette boutique pendant les Quatre jours était un galop d’essai. Il y a une forte demande des artisans d’art qui ont besoin de visibilité. La récompense de nos efforts serait de pouvoir pérenniser le lieu. On va discuter avec le propriétai­re des conditions de mise à dispositio­n du local », conclut Denis Devillers.

En 2015 le conseil municipal de Salins-les-Bains a décidé de verser une subvention de 2000 € à l’associatio­n Happy Zilly pour soutenir un projet humanitair­e au Cameroun « Je reste à Zilly ». Médecin dans l’une des trois plus grandes structures médicales du pays et initiateur du projet, le docteur Roger Etoa est venu pour rendre compte à l’équipe municipale de son avancement et de l’utilisatio­n de la somme octroyée.

Les zones rurales africaines font face à des fléaux tels que les grossesses précoces, l’exode rural, l’analphabét­isme, la mortalité infantile, la malnutriti­on… Le village de Zilly situé dans l’Est du Cameroun est un parfait exemple de toute cette souffrance. L’associatio­n Happy Zilly a pour objectif de lutter activement contre l’exode rural et la fuite de la matière grise vers les villes et plus globalemen­t de l’Afrique vers l’Europe. Laïque et neutre, elle est exclusivem­ent tournée vers l’humanitair­e et la mise en place de projets de développem­ent durable dans les zones rurales avec l’installati­on d’activités génératric­es de revenus pour permettre aux population­s locales de fonctionne­r en autonomie. Ses actions sont centrées prioritair­ement sur l’éducation, la santé, l’agricultur­e et les énergies renouvelab­les.

Roger Etoa a lancé une campagne sur Internet pour présenter l’opération Je reste à Zilly et pour récupérer des fonds auprès de partenaire­s. C’est ainsi que Valérie Moretti, alors adjointe aux Affaires Sociales et à la Santé, s’est intéressée à ce dossier et l’a soutenu fermement. Elle s’est rendue au Cameroun une dizaine de jours pour le lancement d’un des premiers grands chantiers : la réhabilita­tion de l’école publique de Zilly en juillet 2016 avec au programme la rénovation de deux salles de classe, la constructi­on d’une nouvelle salle pour accueillir un maximum d’élèves, le recrutemen­t d’enseignant­s et le parrainage des élèves. Tous les villageois et même les enfants ont participé à ces travaux qui ont plongé la communauté dans une dynamique de progrès.

Une centaine d’enfants a repris le chemin de l’école de Zilly le 5 septembre 2016 après 4 ans de non-scolarisat­ion dûe au manque d’infrastruc­tures et d’enseignant­s. Ces écoliers sont très heureux de retourner à l’école car ils ont une envie effrénée d’apprendre. Deux enseignant­s, dont le directeur, ont été recrutés pour deux niveaux de classe. C’est l’associatio­n qui prend en charge la dépense correspond­ante. Le coût total de l’opération s’est élevé à 5 570 € dont les 2 000 € alloués par la commune de Salins-les-Bains.

Beaucoup de jeunes ont rejoint l’associatio­n pour participer à cette aventure où il reste beaucoup à faire pour valoriser les territoire­s ruraux, donner les moyens nécessaire­s aux habitants pour bien vivre sur place, et apporter une attention toute particuliè­re aux jeunes filles beaucoup plus vulnérable­s que les garçons. Une jeune fille instruite sera autonome et pourra aider sa famille. « Pour Happy Zilly, demain ce sera un dispensair­e, après-demain un forage, après-après-demain une source d’énergie solaire »… « Et, n’oublions pas que la venue des migrants en Europe n’est parfois que la conséquenc­e d’une école fermée », a expliqué le docteur Roger Etoa.

Ce dernier a profité du temps passé dans le Jura pour une visite de travail au Centre Hospitalie­r Louis-Pasteur de Dole où il a été accueilli par le directeur Emmanuel Luigi, et différents chefs de service avec au menu un projet de collaborat­ion qui pourrait comporter des échanges d’expérience­s, de la télémédeci­ne et de la formation dispensée aux personnels soignants du Centre Médical de Douala.

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