La CGT estime que ses militants sont victimes de discrimination syndicale
Mises à pied, avertissement, menaces voilées, sanctions… la CGT considère que ses militants souffrent de répression syndicale.
« Les gens ne peuvent pas savoir ce qu’est le harcèlement, avec le suivi psychologie et le traitement qu’il peut y avoir derrière ». Ouvrière dans la lunetterie, et militante syndicale à la CGT, Viviane, c’est un nom d’emprunt, a été victime de discrimination syndicale de la part de son employeur. Mais le pire est sans doute, à ses yeux, d’avoir été mise de côté par ses collègues de travail. Pourtant cette quadragénaire, qui se qualifie d’ « ouvrière de bas étage » regrette son ancien travail malgré « les cadences infernales ». Aujourd’hui, avec un travail à temps partiel, elle se reconstruit. Cette salariée fait partie des militants du syndicat qui s’estiment victimes de discrimination voire même de chasse aux sorcières de la part de leurs employeurs, qu’ils soient privés ou publics, en particulier dans le secteur social, maisons de retraite ou hôpitaux.
La CGT a recensé une dizaine de cas de discrimination dans le département. « À partir du moment, où on n’est pas d’accord avec la direction celle-ci estime il y a agression, explique un syndicaliste. Aujourd’hui, il n’y a plus de tabou ». « On constate une augmentation importante des sanctions des militants qui osent s’opposer à la politique de la direction », déplore un autre militant, s’indignant que son salaire stagne depuis une dizaine d’années.
Dans le haut Jura, un agent d’un syndicat intercommunal a été sanctionné pour manquement au devoir de réserve pour avoir distribué une pétition. « Je suis un syndicaliste, pas un terroriste. La distribution de pétitions est un droit, tracter est un droit », souligne-t-il. Un autre témoigne que dans son entreprise, les salariés doivent demander l’autorisation d’aller assouvir un besoin bien naturel. Un autre révèle qu’il a vu un employeur demandé à un apprenti d’aller nettoyer les toilettes avec une brosse à dents.
Le syndicat n’attend rien de la réforme du Code du travail qui va être engagé par le gouvernement. « Un nouveau Code du travail est nécessaire, mais pas celui qui nous est proposé quand bien même des tentatives de diversions voudraient nous faire croire à une concertation des organisations syndicales », estime Richard Dhivers, le secrétaire de l’Union départementale qui ajoute : « Les droits ne se sont pas faits tout seuls, ils ont été obtenus par la lutte ».