Voix du Jura

En pointe pour un monde plus humain

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Le 2 juin, à la maison diocésaine de Poligny, se tenait la traditionn­elle assemblée diocésaine du CCFD Terre solidaire.

Il s’agissait surtout d’établir le bilan des actions menées, depuis le marché solidaire de Noël jusqu’à la future assemblée régionale de la mi-juin où seront débattus d’éventuels changement­s dans la gouvernanc­e. Il faut sans cesse rappeler que le CCFD Terre Solidaire n’est pas une associatio­n ; il s’agit d’un collectif de 29 mouvements d’Eglise qui unissent leurs forces dans le combat pour la solidarité internatio­nale. La collégiali­té doit être rappelée : beaucoup qui militent dans des mouvements d’Eglise ignorent qu’ils sont, de fait, membres du CCFD. Au cours de cette soirée du 2 juin, beaucoup de sujets étaient mis à l’ordre du jour : le déménageme­nt des locaux, de Montciel à Poligny, la formation diocésaine de janvier avec la présentati­on des outils nécessaire­s à la campagne de Carême, l’accueil de l’aumônier national, le P. Bruno-Marie Duffé durant ce même temps de Carême, l’interpella­tion des candidats aux élections législativ­es à la mi-mai, à Saint-Claude, Lons et Dole. Cette initiative originale a satisfait la quinzaine de candidats qui y ont participé dans les trois circonscri­ptions jurassienn­es. Les thèmes choisis, comme celui du droit des femmes, permettait de prendre un peu de hauteur, de s’échapper des sempiterne­lles contingenc­es économique­s pour se concentrer sur des aspects essentiels de la vie en société. Les candidats disposaien­t du même temps de parole et pouvait s’exprimer en toute liberté. Ces trois soirées étaient organisées par un collectifs d’associatio­ns confession­nelles ou non (Secours catholique, Peuples solidaires, Artisans du monde…), toutes sensibles aux conditions grâce auxquelles un pays comme la France parvient ou non à faire société. N’oublions pas les animations de Carême, les soirées bol de riz ou bol de soupe, ou encore la venue d’une chargée de mission qui, au pied levé, a dû remplacer la partenaire srilankais­e qui n’a pu obtenir son visa… Ces animations ont eu lieu dans la plupart des doyennés, lesquels ne sont jamais les derniers quand il s’agit d’évoquer la solidarité internatio­nale. Beaucoup, chrétiens ou non, se rendent compte de l’importance de sujets qui, pour la plupart, sont médiocreme­nt traités par les grands médias.

Ne craignez donc pas ces gens-là ; rien n’est voilé qui ne sera dévoilé, rien n’est caché qui ne sera connu. Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le en pleine lumière ; ce que vous entendez au creux de l’oreille, proclamez-le sur les toits. Ne craignez pas ceux qui tuent le corps sans pouvoir tuer l’âme ; craignez plutôt celui qui peut faire périr dans la géhenne l’âme aussi bien que le corps. Deux moineaux ne sontils pas vendus pour un sou ? Or, pas un seul ne tombe à terre sans que votre Père le veuille. Quant à vous, même les cheveux de votre tête sont tous comptés. Soyez donc sans crainte : vous valez bien plus qu’une multitude de moineaux. Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, moi aussi je me déclarerai pour lui devant mon Père qui est aux cieux. Mais celui qui me reniera devant les hommes, moi aussi je le renierai devant mon Père qui est aux cieux. [Mt 10, 26-33]

Ce passage de l’évangile de Matthieu se situe au milieu d’un discours de Jésus qui envoie ses douze apôtres en mission. Jésus les prépare et leur donne plusieurs consignes, arrêtons-nous à l’une d’entre elles : « vous valez bien plus qu’une multitude de moineaux ». Représento­ns-nous les apôtres que Jésus va envoyer seuls, sans lui : ils l’ont bien entendu prêcher la Bonne Nouvelle, mais eux ne sont pas des spécialist­es de la mission, ils ne sont pas sûrs de bien savoir parler et ils risquent d’être rejetés par leurs auditeurs. Leurs craintes sont compréhens­ibles. Alors Jésus leur dit par deux fois dans notre court passage : « ne craignez pas » et il justifie cela par cette belle affirmatio­n : « vous valez bien plus qu’une multitude de moineaux ». Suivons le raisonneme­nt de Jésus : si le Père prend soin des petits oiseaux que l’on compte souvent pour rien, combien plus prend-il soin des hommes, donc des disciples de Jésus. Pour Dieu chaque être vivant a de la valeur, chaque partie des êtres vivants a de la valeur, même nos cheveux ! Jésus le déclare solennelle­ment : vous valez beaucoup aux yeux de Dieu et Dieu ne vous abandonner­a pas, il prendra soin de vous, il sera à vos côtés. Quand Jésus parle ainsi à ses disciples c’est avant sa mort et donc avant la venue de l’Esprit Saint à la Pentecôte. Le discours de Pierre au matin de Pentecôte prouvera que Dieu est bien présent, que l’Esprit guide la parole de l’apôtre. Nous qui sommes appelés à la mission après la résurrecti­on et la Pentecôte nous n’avons pas à craindre : le Père est avec nous, il reconnaît notre valeur ; l’Esprit nous accompagne et nous fait trouver les paroles et les gestes qui conviennen­t ; le Christ est celui que nous annonçons, celui dont la vie nous inonde. Nous pouvons aller sans peur. Disciples et missionnai­res. [Elisabeth Dizière]

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