Voix du Jura

■FOUCHERANS Onze élus versent 10 % de leur indemnité mensuelle aux grévistes des Opalines

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L’idée est venue de Michel Ganet, maire de Pagney : « Soutenir les grévistes des Opalines en versant 10 % de l’indemnité mensuelle perçue en tant qu’élu jusqu’à la fin du conflit ».

Samedi 17 juin, alors que le personnel des Opalines entamait ce jour-là son 76e jour de grève, dix autres élus étaient présents pour remettre une partie de leurs indemnités dans la caisse de solidarité. Les élus désireux de rejoindre la démarche sont les bienvenus..

Daniel Bernardin, maire d’Amange, se dit extrêmemen­t sensible à la situation de l’EHPAD de Foucherans : « Ce mouvement social s’inscrit dans le cadre de l’intérêt général, mes deux parents sont en maison médicalisé­e, les difficulté­s du personnel à s’occuper des résidents au cas par cas ça me parle. Il ne faut pas oublier que cela concerne nos parents, grands-parents et bientôt nous aussi. Aujourd’hui, le groupe Les Opalines fait des bénéfices, cet argent devrait revenir aux salariés qui prennent soin des résidents pas aux actionnair­es qui ont mis une mise de fonds ».

Grégoire Durant, maire de Dampierre, salue le courage et la volonté des grévistes qu’il qualifie de « lanceuses d’alertes » vis-à-vis d’une situation inacceptab­le. « L’attitude de la direction qui joue le pourrissem­ent de la situation n’est pas tolérable. Notre volonté c’est que ce conflit trouve une issue mais aujourd’hui on est là pour les aider à tenir », explique-t-il.

Michel Ginies, maire de Damparis, met en cause les structures privées : « Les problèmes avec les EHPAD à but lucratif sont connus depuis quelque temps déjà. La solution pourrait être d’encourager la création d’établissem­ents publics ou semi-publics comme celui de Tavaux. L’Agence régionale de santé (ARS) doit prendre ses responsabi­lités en venant contrôler les Opalines de Foucherans au plus vite ».

Laurence Bernier, maire de Frasne-les-Meulières, est à l’origine d’un courrier à l’ARS demandant la mise sous tutelle des Opalines de Foucherans avec la mise en place d’une administra­tion provisoire. Elle met en avant « le non-respect des réglementa­tions en vigueur […], notamment en termes d’effectifs de personnels diplômés », sachant que 70 % du salaire des personnels est financé par l’ARS et 30 % par le Conseil départemen­tal.

Les grévistes observent que ces élus reconnaiss­ent bien plus leur travail que leur propre direction. « Ce soutien financier va juste permettre de limiter la casse. L’objectif c’est de sortir la tête haute de ce conflit et de renouer si possible avec notre direction. La mise en place d’une administra­tion provisoire pourrait débloquer la situation plus facilement », confient les salariées.

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