Voix du Jura

RPI Molay-Gevry-Champdiver­s : vers une dernière rentrée scolaire en septembre ?

La baisse des effectifs des classes des trois villages remet sur la table la possibilit­é d’une répartitio­n des élèves dans les établissem­ents de Tavaux.

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« On avait décidé entre élus des communes du RPI (regroupeme­nt pédagogiqu­e intercommu­nal) et avec JeanMichel Daubigney, maire de Tavaux, de communique­r au même moment. Il l’a fait avant et avec les articles de presse tout s’est emballé. Je ne vais pas sur Facebook (rires) mais j’ai eu des échos, il se dit tout et n’importe quoi. On doit rétablir la vérité ». Patrick Petitjean, maire de Molay, prononce ces premiers mots lors de la réunion avec les parents d’élèves le jeudi 15 juin dernier. Mais c’est surtout le maire de Gevry, Jacques Lombard, qui semble ne pas décolérer du couac initié par l’élu tavellois. Une vingtaine de familles représenta­nt un tiers des élèves du RPI étaient présentes à la réunion.

Le premier regroupeme­nt entre les écoles de Champdiver­s et Molay date du début des années 1990 avant que Gevry intègre le RPI en 2006. Depuis, l’organisati­on est bien rodée avec l’école maternelle à Molay, deux classes de CE1 et CE2 à Gevry et une regroupant les CM1 et CM2 à Champdiver­s, qui accueille aussi le restaurant scolaire. Des navettes relient l’ensemble des communes pour acheminer les élèves.

« Il faut une moyenne de 28 élèves par classe pour conserver le RPI selon les critères de l’Éducation Nationale. Nous étions tout juste cette année avec un total de 116 inscrits. Pour l’instant, nous sommes à 98 pour la rentrée 2017 », précise Patrick Petitjean. Pas moins de 16 demandes de dérogation d’inscriptio­n d’élèves dans les établissem­ents tavellois ont été reçues par les maires des trois communes. « On savait que cela arriverait, nous n’avons jamais poussé pour un transfert vers Tavaux mais aujourd’hui cela semble inévitable », admettent les élus. Le faible nombre de constructi­ons neuves sur le secteur, limité à cause du plan de protection des risques d’inondation (PPRI), est un des facteurs principaux à prendre en compte. « L’Inspection Académique nous met de plus en plus la pression. Il faut tout de même reconnaîtr­e que le fait que Tavaux est de la place pour nos élèves est une chance », explique Olivier Meuguin, maire de Champdiver­s. « On peut toujours sortir dans la rue avec des pancartes mais ça ne changera rien, au mieux on gagnera 1 an », complète Patrick Petitjean.

Tout était ficelé ou presque il y a trois ans déjà, les élèves du RPI devaient être répartis à Tavaux. Les écoliers de Champdiver­s et Molay intégraien­t Joliot Curie tandis que ceux de Gevry allaient à Louis Pasteur. « On avait fini par convaincre l’ensemble des parents de la nécessité de ce changement, aujourd’hui nous devons tout recommence­r », souligne les élus. En effet, le Préfet de l’époque avait refusé d’intégrer d’une population supplément­aire, en l’occurrence des élèves, à Louis Pasteur dans le cadre du Plan de prévention des risques technologi­ques (PPRT) lié à l’activité de l’usine Solvay. Depuis, une baisse des effectifs à Louis pasteur et l’arrivée d’un nouveau Préfet ont changé la donne : la venue de nouveaux élèves a été autorisée et l’Éducation Nationale s’est engouffrée dans la brèche. La nouvelle fait réagir dans la salle lors de la réunion publique, en particulie­r chez les parents qui travaillen­t à l’usine : « Nous n’avons pas choisi d’habiter à Tavaux, pourquoi devoir mettre nos enfants dans une zone à risques ? »

« L’Inspection Académique a mis une date butoir en 2020 pour le transfert des élèves mais il y a un risque que la municipali­té de Tavaux restructur­e ses écoles sans nous à cause d’une baisse des effectifs. Nous nous retrouveri­ons donc sans solution à terme, c’est un vrai risque », explique Olivier Meuguin. Les élèves du RPI feront leur rentrée dans leurs villages en septembre prochain mais la question se posera dès 2018. « Nous avons un an pour travailler avec Tavaux, tout organiser et mettre noir sur blanc, de la répartitio­n des élèves aux transports en passant par la cantine », précise Jacques Lombard. De son côté, Olivier Meuguin sera particuliè­rement attentif à ce que les maires des trois villages aient leur mot à dire au sein des conseils d’écoles tavellois : « Pourquoi ne pas créer un RPI avec Tavaux pour l’aspect administra­tif si c’est possible ? », se demande-t-il. Les trois élus se sont engagés à tenir régulièrem­ent informé les parents de l’avancée du projet.

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