Voix du Jura

La Police municipale s’équipe de caméras individuel­les

À compter du 1er juillet, chaque agent portera systématiq­uement ce petit boîtier pendant la durée de son service.

- Monique Henriet

Dans quelques jours, la Police municipale sera dotée de sept caméras individuel­les que les agents de police porteront à compter du 1er juillet pendant toute la durée de leur service. Cet équipement répondra aux trois grands objectifs du décret n°2016-1861 du 23 décembre 2016 : la prévention des incidents au cours des interventi­ons des agents de la Police municipale, le constat des infraction­s et la poursuite de leurs auteurs par la collecte de preuve dans le cadre d’une opération judiciaire, ainsi que la formation et la pédagogie des agents de la Police municipale.

- 70 % d’outrages

« Ce matériel a été expériment­é par la Police nationale et la Gendarmeri­e nationale depuis 2013. Des rapports témoignent que ces caméras ont des vertus puisqu’elles permettent notamment d’apaiser quelques situations un peu tendues », explique Pascal Thévenot, le chef de la Police municipale, en ajoutant que « certains services de la Police nationale ont enregistré une baisse de 70 % des outrages. Cet outil est dissuasif pour les personnes qui auraient un comporteme­nt inappropri­é, mais il permet aussi de filmer en même temps les deux interlocut­eurs ». Ainsi, il sera possible d’établir quel a été le comporteme­nt des uns et des autres. C’est donc aussi un outil déontologi­que qui responsabi­lisera administré­s, comme policiers. En effet, le champ d’applicatio­n de l’utilisatio­n des caméras individuel­les comprendra tous lieux du territoire communal, y compris dans un domicile privé si nécessaire.

En pratique, l’agent qui portera cette caméra sur son gilet, la mettra en route dès le début de son service ; sachant que chaque caméra est dotée d’une mémoire tampon.

Pendant six mois

En cas de nécessité, l’agent déclencher­a l’enregistre­ment après en avoir informé la personne qu’il aura en face de lui ; sachant que la machine permet grâce à sa mémoire tampon de revenir un peu avant le déclenchem­ent pour connaître le contexte de la situation. L’agent ne peut pas accéder lui-même aux enregistre­ments, puisque la caméra n’a pas d’écran.

« A la fin de son service l’agent chargera son matériel sur une borne qui transmettr­a directemen­t l’enregistre­ment à un ordinateur sur un logiciel sécurisé. Auront accès à ces enregistre­ments, le chef de service et deux autres agents désignés. L’extraction se fait à la demande des officiers de police judiciaire de la Gendarmeri­e nationale, mais pourquoi pas de la Police nationale si besoin, ou du maire dans le cadre de mesures disciplina­ires ». Les enregistre­ments sont conservés pendant six mois, sauf en cas de procédure. Chaque caméra dispose d’une autonomie de 12 h. Le modèle choisi est le même que celui utilisé par la police de Londres et aux USA. Le prix à l’unité est de 500 €, mais la ville bénéficie de 200 € du FIPD (Fonds Interminis­tériel de Prévention de la Délinquanc­e). À ce jour, la police municipale de Saint-Claude est la première du départemen­t à se doter de cet équipement.

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Le chef de service Pascal Thévenot, présente le nouvel équipement.

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