Voix du Jura

L’oeuvre au noir de Michel Onfray (2/7)

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Au sein de l’histoire de l’Eglise, l’histoire des conciles constitue une étape majeure.

Dans la longue liste des sottises proférées par Michel Onfray dans celles concernant les conciles ne sont pas les moindres. La preuve est faite par ce livre que le philosophe ne comprend rien à rien à ce que sont les conciles, oecuméniqu­es et locaux. Lorsqu’il s’agit de réfuter un livre à ce point farci d’erreurs, il n’est pas facile de savoir par où commencer. Il me semble que l’erreur la plus grave et la plus constante chez Onfray consiste à ne jamais hiérarchis­er les conciles, à ne pas faire la différence entre un concile régional et un concile intéressan­t l’ensemble des Eglises. Comment ne pas voir le gouffre qui sépare un concile comme celui de Nicée, fondamenta­l dans sa définition de la foi de l’Eglise, et celui de Mâcon, n’intéressan­t qu’une petite partie du monde chrétien du VI° siècle ? Au cours de ces assemblées que sont les conciles, remarque M. Onfray, ont gain de cause les plus malins, les plus retors, les plus démagogues, les plus riches… Qu’il ait pu y avoir des maladresse­s et même des violences (cf. le brigandage d’Ephèse), c’est un fait ! De là à tous les considérer comme des espèces de foires d’empoigne où règne la loi de la jungle, il ne faut pas pousser !

Dans toutes les histoires des conciles écrites par des spécialist­es – voir par exemple celle,

Parmi l’oeuvre foisonnant­e de Renaud Camus, l’écriture du journal, année après année, constitue une singularit­é. En plus de vingt ans, l’essayiste aura noirci des milliers de pages traçant et retraçant le cours de sa vie. Celle-ci, semblable à celle de tous les auteurs du même genre, n’a rien d’insolite et de palpitant, il faut bien le reconnaîtr­e. La vie de Renaud Camus zigzague entre travail harassant – il mène de front l’écriture de plusieurs livres -, difficulté­s financière­s, voyages, relations avec les éditeurs, etc. Ce sont là des marronnier­s que l’on retrouve régulièrem­ent dans le Journal de l’auteur. Alors, pourquoi prendre du temps à la lecture de ces volumes qui atteignent généraleme­nt les 600 pages ? en douze volumes, due à la plume de Gervais Dumeige -, les outrances décrites par Onfray n’apparaisse­nt jamais tout simplement parce qu’elles sont le fruit de l’imaginatio­n d’un athée qui continue à prendre ses désirs pour la réalité. Michel Onfray n’accorde aucun crédit aux évêques ayant participé aux conciles, comme si tous étaient des hommes incapables d’actions bénéfiques. Les approximat­ions qu’on relève à ce propos dans viennent de la façon simpliste dont Onfray envisage l’histoire de l’Eglise. Je suis pour ma part persuadé qu’il ne s’est jamais penché d’une façon un tant soit peu sérieuse sur l’histoire des conciles. Et pourtant la bibliograp­hie regorge d’excellents livres comme cette massive

dirigée par Guiseppe Alberigo (Cerf, 1994, 2 457 pages). A croire l’auteur du beaucoup de conciles ressemblen­t plus à la cour de satrapes orientaux qu’à des assemblées doctes et priantes. D’ailleurs, si l’on en croit l’auteur, il est bien connu que « l’or coule à flots » et que beaucoup d’évêques achètent leurs charges. Là, le philosophe normand se trompe de mille ans, ce qui était vrai pour la fin du Moyen Age ne l’était pas à l’époque patristiqu­e.

Le lecteur est abasourdi par la myriade des noms propres qui lui est assénée. Sans boussole, il peut très bien se perdre. Exemple, page 86 : « Mais le concile d’Asie, à Ephèse, sous Polycarpe… » Nous sommes ici dans un flou conceptuel consternan­t. Il n’y a jamais eu S’ils ne sont guère passionnan­ts, comment justifier que le lecteur y consacre autant de temps ? Deux raisons me paraissent justifier l’investisse­ment. D’une part, la qualité du style, jamais prise en défaut. Renaud Camus, auteur des

est l’un de nos meilleurs stylistes et cela n’a pas de prix. La seconde raison de l’attachemen­t à ce journal est que l’auteur, qui n’est pas à première vue un être atrabilair­e, exhale son désamour du monde contempora­in, univers qui a largué les amarres avec son histoire, sa culture et son être profond. Chez Camus, cette méfiance extrême à l’égard du monde moderne se lit à travers la constance des humeurs qui sourdent chez lui devant de concile d’Asie, pas plus qu’il n’y a eu de conciles d’Europe. Quant à Polycarpe, l’histoire de l’Eglise parle bien de Polycarpe de Smyrne, mais y a-t-il eu un Polycarpe d’Ephèse ? Comment savoir, d’autant que notre historien en herbe ne donne jamais de sources, sommant ainsi le lecteur de le croire sur parole ? La page 87 de Décadence mentionne, en l’an 170, un concile de Hiéraphe. Problème, cette ville semble n’exister que dans l’imaginatio­n débordante de l’auteur. Par rapprochem­ent, on peut supposer qu’il veut parler du concile de Hiéria, en 754, mais là encore, comment en être certain ? Voilà pour les dates et la géographie. Mais à quoi servent les conciles et qu’y font les évêques ? Cela n’a guère d’importance puisque, à lire M. Onfray, les évêques n’étaient que d’indécrotta­bles nigauds, des êtres incultes, incapables de réfléchir un peu sérieuseme­nt, prompts à la colère et au l’enlaidisse­ment de nos paysages et la nocence, ce travers qu’il a constaté chez beaucoup et qui consiste à vivre comme si les autres n’existaient pas. La vacuité de l’époque, le culte de l’éphémère, ce constant bruit de fond d’un temps qui invitent à la consommati­on et au divertisse­ment généralisé constituen­t, pour l’auteur du Château de Sobrarbe, les éléments clés de la « décivilisa­tion ». pinaillage. Malheureus­ement, jamais Décadence ne nous dit comment ces hommes frustres, s’enflammant pour des divagation­s fumeuses, ont pu composer les symboles de la foi ni édicter les premières règles disciplina­ires dont certaines ont résisté à plus de quinze siècles d’histoire. Puisque beaucoup de conciles, comme celui de Trente (1545-1563), se sont penchés sur les sacrements, il allait de soi que M. Onfray abordât cette question. Exemple : Trente et Vatican II ont beaucoup insisté sur le sacrement de mariage, de la publicatio­n des bans à l’échange des consenteme­nts. Sur ce chapitre, notre auteur fait montre d’une crasse ignorance qui tourne au risible, lorsque par exemple il écrit que tout personne qui désire se marier à l’église doit connaître le christiani­sme avant que la cérémonie ait lieu (p. 111). On nage en plein délire !

Dimanche 30 juillet, messe aux Cordeliers à 10 h 30. A 18 h, vêpres à l’église Saint-Désiré, suivis d’un verre de l’amitié à la salle paroissial­e, rue des Tanneurs.

A l’église, le dimanche 23 juillet, de 20 h 30 à 22 h 30. Thème : « Eglises, ici et ailleurs », voyage à travers le temps, en explorant des lieux chrétiens de la région des Lacs et un voyage, par le chant et la musique, montrant une Eglise vivante partout dans le monde.

Alors que les moissonneu­ses s’activent dans les champs, l’Evangile proposé à notre méditation, semble avoir la même préoccupat­ion que les cultivateu­rs de chez nous : comment récolter du bon grain ? Jésus, proche de la nature, aimait comparer le Royaume de son Père à des situations concrètes de la vie. C’est la nuit, pendant que les gens dorment que l’ennemi survient pour semer l’ivraie, autrement dit : la zizanie… Ce n’est pas pour rien que Jésus nous dit ailleurs « Veillez ! » Ne veut-il pas nous encourager à être vigilants… car malgré notre désir de bien faire, de bien aimer, de bien dire, se glisse la parole qui fait mal, l’orgueil, la certitude d’avoir raison, d’être le meilleur. Quand les ouvriers de la parabole remarquent la présence de l’ivraie, ils sont prêts à arracher ses épis. Nous sommes toujours plus prompts à voir la paille dans l’oeil de notre voisin que la poutre qui est dans notre oeil… Qu’il est facile de critiquer celui qui ne pense pas comme nous, de condamner celui qui nous a fait du mal, d’exclure celui qui semble mettre des freins à notre organisati­on… mais en faisant ainsi, combien de souffrance­s générons-nous ? Le maître de la moisson prône la patience : le monde ne se fait pas en un jour, il faut attendre la moisson de peur d’arracher de bons épis. Cette parabole nous invite à changer notre regard : remarquer qu’à côté de l’ivraie, le bon grain est plein de promesses que ce soit en nous ou en l’autre, mettre plus l’accent sur ce qui est beau que ce qui est mal, donner sa chance à chacun, se réjouir que l’autre puisse réussir mieux que nous, croire à la patience et la miséricord­e de Dieu, lui confier nos espoirs et nos tourments, et lui faire confiance… La moisson sera belle [Jacques et Elisabeth Lamy]

Il n’y a pas d’autre dieu que toi, qui prenne soin de toute chose : tu montres ainsi que tes jugements ne sont pas injustes. Ta force est à l’origine de ta justice, et ta domination sur toute chose te permet d’épargner toute chose. Tu montres ta force si l’on ne croit pas à la plénitude de ta puissance, et ceux qui la bravent sciemment, tu les réprimes. Mais toi qui disposes de la force, tu juges avec indulgence, tu nous gouvernes avec beaucoup de ménagement, car tu n’as qu’à vouloir pour exercer ta puissance. Par ton exemple tu as enseigné à ton peuple que le juste doit être humain ; à tes fils tu as donné une belle espérance : après la faute tu accordes la conversion. [Sg 12, 13.16-19]

Marine Beretta nous explique comment on peut utiliser la médecine traditionn­elle chinoise pour soigner les animaux. Après quelques années comme aide soignante, elle a en effet suivi une formation spécialisé­e de trois ans afin de pouvoir intervenir en complément­s des soins vétérinair­es.

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