Voix du Jura

Le barrage du Saut Mortier ouvre ses portes aux visiteurs

Tout au long de l’été, l’EDF organise des visites dans cette installati­on pour permettre aux plus curieux d’en savoir plus sur le processus de production de l’électricit­é.

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Si les barrages construits le long du cours de l’Ain font désormais partie intégrante du paysage jurassien, les opportunit­és de les visiter sont en revanche beaucoup plus rares. C’est pour remédier à ce manque que l’EDF organise dans ses installati­ons des excursions ouvertes à tous les publics. Un dispositif étendu à l’échelle nationale dans certains ouvrages nucléaires, thermiques, et hydrauliqu­es sous concession de l’exploitant électrique.

Dans le départemen­t, c’est le barrage du Saut Mortier, situé en aval de celui du Vouglans entre les communes de Cernon et Lect, qui ouvrira ses portes aux curieux pendant la saison estivale : « Ces activités sont proposées par principe de transparen­ce » explique Dominique Werner, chargé de communicat­ion chez EDF pour le secteur hydrauliqu­e dans la zone Grand Est, qui va des Ardennes à l’Ain en passant par le Rhin. « Nous avons 58 sites sur ce territoire, entre 15 et 20 d’entre eux sont visitables et nous recevons environ 7 000 personnes par an. Il y a un intérêt grandissan­t du public » D’un côté pour l’aspect « historique de ces sites » mais aussi car la question de la transition énergétiqu­e est aujourd’hui majeure. La société espère aussi partager son savoir-faire, voire créer des vocations chez les plus jeunes. Le reste de l’année, des visites sont organisées sur demande quand le groupe est d’au moins huit personnes. Le tout est entièremen­t gratuit puisque l’intégralit­é des frais est prise en charge par l’entreprise.

En ce 19 juillet, ils étaient quinze à avoir répondu à l’invitation de l’EDF. Ce groupe, composé de touristes et de locaux, a pu découvrir pendant deux heures le barrage du Saut Mortier, un bâtiment achevé en 1966. Une visite qui ne se fait pas sans contrainte­s de sécurité. Le port du casque et d’un gilet de sécurité est obligatoir­e. Il est également interdit de porter des talons ou des claquettes, et les moins de douze ans ne sont pas acceptés. À son arrivée, le groupe est accueilli par son guide, un salarié d’une société de communicat­ion, prestatair­e de l’EDF, pour ce programme, qui commence par faire la présentati­on : « Il les place devant la centrale pour leur expliquer où ils se trouvent » indique M. Werner. « Et il revient sur les explicatio­ns de base, comme le type de production, des informatio­ns sur le débit en période calme ou pendant une crue ».

Le tour du propriétai­re se poursuit ensuite sur le sommet du barrage. La chute de 27 mètres du Saut Mortier offre une vue imprenable sur les alentours. Sébastien Lenoir, le guide du jour, commence ses explicatio­ns pendant que les exploitant­s continuent leurs activités à côté : « Je dois m’adapter aux différents publics, même si nous recevons majoritair­ement des scolaires à l’année. Et nous pouvons centrer la visite sur une thématique bien particuliè­re comme les métiers ou la sécurité » détaille M. Lenoir. « Le circuit de visite est prévu en amont, il n’y a aucun passage dans une zone qui pourrait s’avérer dangereuse. »

Pour le groupe en visite, les explicatio­ns se font avant tout dans un esprit ludique et accessible à tous. Des petits quiz peuvent même être improvisés afin de faire participer activement les hôtes : « Les gens viennent ici avec beaucoup de curiosité » résume Sébastien Lenoir.

À l’issue de la visite, un piquenique est proposé contre une participat­ion de dix euros. C’est le moment pour les visiteurs de faire le bilan de cette demijourné­e. Guy et Sylvie sont venus du village de Chancia, situé à quelques kilomètres : « Ça fait soixante ans que je passe devant en prenant la route qui passe au-dessus » s’amuse Guy. « C’est toujours très instructif et intéressan­t de pouvoir voir ça ». Sylvie de son côté a été surprise par la taille du barrage : « On se promène souvent au dessus, et on ne s’imagine pas ce qu’il y a à l’intérieur. J’ai toujours cru que c’était plus petit. »

Ce déjeuner est également l’occasion pour les exploitant­s de venir à la rencontre du groupe et d’échanger sur leur métier. Pour Aurélien Renaud, technicien principal d’exploitati­on sur les barrages de Vouglans et du Saut Mortier, il y a une « fierté de présenter le lieu et les installati­ons ». C’est aussi un moyen de répondre aux interrogat­ions à l’heure où « tout évolue dans le contexte de l’énergie » : « Notre travail touche beaucoup de monde, mais certaines personnes peuvent avoir des idées faussées sur un tel endroit ».

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