Voix du Jura

Spider-Man : Homecoming, un film de Jon Watts

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Tous les super-héros ont eu une adolescenc­e plus ou moins mouvementé­e. Peter Parker ne pouvait échapper à la règle. Après Captain America Civil War en 2016, film dans lequel il faisait des débuts remarqués assez sympas, mais en second plan, voici le jeune-homme-araignée en tête d’affiche dans la catégorie « Quand j’avais quatorze ans ». Il est lycéen bien sûr et sauveur incognito de chats perchés et de vieilles dames en danger à ses heures. Rien donc de bien exaltant. D’ailleurs il s’ennuie ferme dans son collant rouge et bleu. Aussi, et malgré l’interdicti­on de son mentor, Tony Stark (Robert Dooney Jr, parfait même dans un rôle ici de troisième zone !), Tony Parker décide de s’attaquer à plus gros. Ce sera le Vautour (Michael Keaton, parfait comme à son habitude) qui va en faire les frais. Et c’est une bonne surprise car Jon Watts, nouveau dans le genre, nous attache aux pas hésitants mais volontaire­s de Peter en creusant sa psyché, ses envies, ses troubles, ses questionne­ments. Attention, il ne s’agit pas ici d’une psychanaly­se, mais plus simplement, si l’on peut dire, de la constructi­on mentale d’un « héros » version Marvel. De l’humour surtout et avant tout, mais aussi beaucoup d’action et des scènes très spectacula­ires, à ce titre, celle du Ferry de Staten Island est à couper le souffle. Côté costumes, celui du Vautour est un chef-d’oeuvre à lui tout seul. Mais finalement ce qui distingue ce film des autres blockbuste­rs de Marvel et DC Comics, c’est en fait la légèreté de la caméra qui, de manière plutôt virtuose, passe de l’intimité de l’adolescent, aux scènes les plus dantesques sans prévenir. Et puis il y a la trouvaille, le Peter Parker de Tom Holland. Il n’a pas 14 ans mais 21 ans, soit, mais franchemen­t il fait très jeune. Danseur et gymnaste de haut niveau, ce comédien assure toutes les cascades les plus folles pour atterrir ensuite plein cadre avec ce sourire naïf et ce regard effaré du gamin réalisant qu’il n’est pas passé loin de la correction­nelle. En deux mots comme en cent il est tout simplement phénoménal. Il doit y avoir deux suites à Spider-Man : Homecoming, toujours avec lui. Souhaitons que Jon Watts rempile également car nous nous sommes laissés prendre dans sa toile avec délice.

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