L’ex-patron de Logo bloque SOCIAL. l’indemnisation des salariés licenciés
Les ex-salariés de Logo sont très remontés contre leur ancien patron qui, en s’opposant à l’accord avec LVMH, risque de les priver d’une indemnisation de 10 000 € chacun…
Parce qu’il n’est pas d’accord avec les contreparties prévues, notamment l’engagement de ne pas poursuivre devant une instance judiciaire la responsabilité des sociétés et des dirigeants du groupe LVMH et « accepter la cession de ses actifs à un prix largement insuffisant », l’expatron et actionnaire de Logo, Richard Vives, a fait savoir au tribunal de commerce de Lyon qu’il s’opposait au projet d’accord entre LVMH et les anciens salariés de Logo, qui leur aurait permis de toucher chacun environ 10 000 € d’indemnités (voir notre édition précédente).
« Pour nous, c’est une très mauvaise nouvelle et une fois de plus, les salariés sont pris dans une guéguerre entre patrons », commente Sébastien Mignottet, ancien représentant des salariés au Comité d’entreprise, qui se dit déçu, mais pas forcément étonné de cette décision : « on n’a plus de nouvelles de M. Vives depuis six mois et voilà qu’il revient pour bloquer l’indemnisation des salariés. C’est quelqu’un qui ne supporte pas qu’on puisse lui dise non, qui n’accepte pas d’avoir tort, qui se croit encore notre patron, mais qui à ce jour n’a lancé aucune procédure contre LVMH. S’il veut poursuivre sa guerre contre LVMH, qu’il le fasse. Mais pas au détriment des salariés qui veulent maintenant tourner la page ».
Face à l’opposition de M. Vives, le Tribunal de commerce de Lyon a décidé de renvoyer l’examen du volet sur l’indemnisation des salariés au 5 septembre.
Une partie de l’affaire tourne donc autour de la valeur des actifs de Logo, notamment celle du stock, qui n’aurait d’intérêt pour Tag Heuer que pour assurer le service après-vente des lunettes vendues, mais qui pourrait aussi intéresser des soldeurs. Pour M. Vives, il conserverait une grande valeur. Dans son communiqué, l’avocat de Logo évoque d’ailleurs « des offres qui se chiffrent en millions d’euros », et indique que « le groupe LVMH s’est opposé à cette cession et a demandé que ces offres soient rejetées parce qu’il souhaite lui-même acquérir le stock. » Ce qui lui permet d’estimer que « le groupe LVMH conditionne l’indemnisation des salariés à la cession à son profit des actifs de Logo, ce qui lui permet, en réalité, de faire payer par Logo elle-même la majeure partie de l’indemnisation des salariés. »
« Ce stock avait de la valeur lorsque Logo était en activité, mais aujourd’hui, on voit que Tag Heuer brade les derniers produits, il n’a donc plus la valeur qu’il pouvait avoir avant », estime de son côté Sébastien Mignottet, qui insiste sur les conséquences de l’attitude de leur ancien patron pour les ex-salariés : « même si l’indemnité proposée était loin des 100 000 € demandés, 10 000 €, cela ne fait pas loin d’une année de salaire pour ceux qui ont été licenciés. À cause de cette opposition, ils risquent de n’avoir rien du tout. C’est sans doute une affaire de fierté, mais en arrière-pensée, il y a certainement de la vengeance… ».
C’est ce vendredi 28 juillet que le tribunal de commerce devrait se pencher sur la valeur des actifs de l’ex-société Logo.