L’oeuvre au noir de Michel Onfray (3/7)
Faire de l’histoire, c’est d’abord aller aux sources et hiérarchiser les informations.
Nous insistons : dans ce vaste fourre-tout qu’est tout est mélangé, incohérent, comme si son auteur s’était montré, suite à des lectures mal digérées, incapable de classer, de coordonner et de dater l’ensemble des renseignements collectés. Le manque de méthode et le flou touchant les dates l’amènent aux pires contresens. La page 112 offre un exemple typique de cette méthodologie défectueuse : « Le christianisme, écrit M. Onfray, […] interdit que l’absorption de nourriture et de boisson soit l’occasion d’un plaisir. » Mais dites, cher Monsieur, sans le labeur obstiné des moines, que saurions-nous des plaisirs de la chère, vins, bières et fromages compris ? Pensons, par exemple, que les vignes qui surplombent le Lac Léman étaient autrefois des bois. Ce sont les moines, au Moyen Age, qui ont défriché ces coteaux pour y planter de la vigne. L’auteur de Décadence n’en dit mot car, pour lui, le christianisme est forcément synonyme de rigueur, de rigidité, de castration et de frustration. De nature morbide, il pousse mécaniquement à l’ascèse et aux mortifications. Ce courant a certes existé au sein du christianisme mais ce serait posséder une mémoire hémiplégique que d’oublier tout ce courant qui, essentiel à notre civilisation,
Pour beaucoup, Byzance n’est plus qu’un nom, certes fleurant un certain exotisme oriental, mais guère plus. Byzance, Constantinople puis, en 1930, Istanbul… Autant dire qu’aussi bien dans les mémoires que les livres d’histoire il ne reste plus grand-chose d’une civilisation qui s’étale sur plus d’un millénaire, ce qui n’est pas rien. Pascal Dayez-Burgeon, qu’on attendait plus sur les deux Corées dont il est un spécialiste reconnu, signe ici un livre remarquable, s’adressant aussi bien aux néophytes qu’à des lecteurs exigeants. Plutôt que de s’embarquer dans une vaste somme relatant, règne après règne, les fastes et l’agonie de cet Empire d’Orient fondé par l’empereur Constantin, il a préféré procéder voyait dans les plaisirs de la vie oeuvre de Dieu et de la nature.
Michel Onfray ne comprend rien à rien à ces réunions de prélats que sont les conciles, qu’ils soient oecuméniques, généraux ou régionaux. Mélangeant allègrement passé et présent, il égare le lecteur dans une véritable jungle. Des conciles ont prescrit leur réunion à échéance régulière, c’est vrai, mais ça ne l’a été que pendant un temps et pour un territoire donné. Après le concile de Constance (1414-1417), les conciliaristes, qui estimaient les pouvoirs du concile supérieurs à ceux du pape, ont exigé la réunion d’un concile tous les cinq ans (décret Frequens). Ce souhait n’a pas été concrétisé et aujourd’hui seul le pape peut demander la convocation d’un concile oecuménique. Ainsi, sans cesse baladé entre un lointain passé et un présent plus ou moins chimérique, le lecteur néophyte sera incapable d’opérer un tri, l’auteur étant lui-même porté à la confusion, par des petites touches susceptibles d’aiguiser l’appétit du lecteur. Un chapitre est consacré à la ville de Constantinople (Constantinople est la ville-phare de l’empire byzantin), tel chapitre au redoutable feu grégeois, tel autre à la guerre des images ou à l’importance des femmes dans la succession impériale, singularité assez invraisemblable dans un univers oriental exclusivement dominé par la gent masculine. Pascal Dayez-Burgeon réhabilite la civilisation byzantine oubliée, pont d’importance durant des siècles entre un Occident à la recherche de son identité et un Orient déjà riche d’histoire. On oublie combien la civilisation byzantine, séduisante et complexe, fascinait nos ancêtres.
démontre à celles concernant les dates et la hiérarchisation des conciles nous paraissant les plus graves.
Que répondre à un auteur qui refuse de voir ce qu’il voit ? A plusieurs reprises déjà, le
revenait sur ce qui semble chez Onfray une marotte : la certitude que Jésus de Nazareth n’a jamais existé, qu’il est une fiction créée par les premiers chrétiens, saint Paul en premier lieu. Pour ce faire, il faisait référence, non pas à des historiens ou à des exégètes, fussent-ils portés à la critique historique comme Strauss ou Renan, mais à des auteurs athées à la science biblique plutôt courte comme le curé Meslier, Prosper Alfaric et Raoul Vaneigem. Dans les premières pages de Michel Onfray revient donc à la charge : Jésus n’a pas historiquement existé, ce n’est qu’un personnage conceptuel (cf. page 45). Pour Onfray, l’envi la vocation universelle de l’univers de Byzance, un monde qui, aussi curieusement que cela paraisse, s’est trouvé confronté à des questions qui se posent aujourd’hui avec acuité : « despotisme ou bien public, fanatisme ou tolérance, laïcité ou religion d’État, croissance ou stabilité, ouverture d’esprit ou choc des civilisations, Orient ou Occident, guerre ou paix ? » Bref, un livre nécessaire. Jésus n’a pas plus de réalité corporelle que Thor ou Osiris. Cette étrange obstination a quelque chose de fascinant. Ernest Renan, qui avait perdu la foi, ne doutait pas de l’existence historique de Jésus, il en faisait même un « homme incomparable ». Il est vrai que Renan prenait au sérieux le témoignage des disciples du Christ, les écrits des Pères de l’Eglise et les sommes des grands théologiens. Rien de tout cela chez Onfray qui remet en cause le travail des plus grands historiens et exégètes en s’appuyant sur les livres poussiéreux d’auteurs dont le sectarisme tient lieu de science. Ainsi, pour réfuter la résurrection, Onfray n’avait-il rien trouvé de mieux que de s’appuyer sur les travaux de Charles Guignebert, historien rationaliste. Encore Guignebert ne remettait-il pas en cause l’existence du Christ mais l’étroitesse du choix opéré par Onfray le conduit à tenir pour rien les travaux monumentaux des exégètes les plus solides, catholiques et protestants. Pour s’en tenir à la bibliographie la plus récente, pourquoi, dans ne trouve-t-on jamais de citation ou d’emprunt à des oeuvres phares comme un certain juif, de l’Américain John Paul Meier ? Le problème, c’est que celui-ci étant prêtre catholique, il n’intéresse pas M. Onfray. Comme si être prêtre et chercheur était incompatible, comme si un prêtre était incapable de pousser très loin la réflexion et la recherche sur le Jésus de l’histoire.
Dimanche 30 juillet, messe aux Cordeliers à 10 h 30. A 18 h, vêpres à l’église Saint-Désiré, suivis d’un verre de l’amitié à la salle paroissiale, rue des Tanneurs.
A l’église, le dimanche 23 juillet, de 20 h 30 à 22 h 30. Thème : « Eglises, ici et ailleurs », voyage à travers le temps, en explorant des lieux chrétiens de la région des Lacs et un voyage, par le chant et la musique, montrant une Eglise vivante partout dans le monde.
En ce temps-là, Jésus disait à la foule ces paraboles : « Le royaume des Cieux est comparable à un trésor caché dans un champ ; l’homme qui l’a découvert le cache de nouveau. Dans sa joie, il va vendre tout ce qu’il possède, et il achète ce champ. Ou encore : Le royaume des Cieux est comparable à un négociant qui recherche des perles fines. Ayant trouvé une perle de grande valeur, il va vendre tout ce qu’il possède, et il achète la perle. [Mt 13, 44-46]
Une prière si fameuse qu’elle est restée dans la mémoire d’Israël comme un modèle ! C’est que la première prière d’un roi a une forte résonnance ! Dès le début de la royauté, les prophètes ont rappelé avec insistance à tous les rois qu’ils ne doivent avoir qu’un souci en tête : le bonheur et la sécurité du peuple qui leur est confié. C’est donc tout à l’honneur de Salomon, successeur de David, d’adresser une telle prière à Dieu. Cependant il faut aussi relire le contexte. L’accession au trône de Salomon a été émaillée de nombreuses péripéties peu vertueuses : luttes fratricides, intrigues politiques, assassinats. Même parvenu sur le trône, Salomon fait exécuter ses opposants. Ce n’est donc pas un grand saint qui se présente devant Dieu ! Et si sa sagesse est proverbiale, on voit qu’elle ne lui est pas venue tout de suite ! Elle est un don de Dieu. Car parvenu au pouvoir, Salomon comprend vite la difficulté de régner, commence à faire preuve d’un début de sagesse et se tourne vers Dieu : il sait que Lui seul détient les clés de la vraie sagesse. Ce qui est remarquable dans sa prière, c’est qu’elle concerne exclusivement le service du peuple. En cela, elle est un modèle de confiance et d’humilité. Salomon demande uniquement les capacités nécessaires pour exercer au mieux la mission que Dieu lui a confiée. La réponse de Dieu insiste sur ce désintéressement: «Puisque tu ne m’as demandé ni de longs jours, ni la richesse, ni la mort de tes ennemis (ce qui ne manque pas d’ironie !), (…) je te donne un coeur intelligent et sage, tel que personne n’en a eu avant toi et que personne n’en aura après toi». Belle révélation pour nous : ce n’était pas un grand saint qui se présentait devant Dieu, mais parce qu’il a prié humblement, il a été comblé. Nous pouvons faire nôtre cette prière de Salomon dans bien des aspects de notre vie ! [Anne-Françoise Douine]
En ces jours-là, à Gabaon, pendant la nuit, le Seigneur apparut en songe à Salomon. Dieu lui dit : « Demande ce que je dois te donner. » Salomon répondit : « Ainsi donc, Seigneur mon Dieu, c’est toi qui m’as fait roi, moi, ton serviteur, à la place de David, mon père ; or, je suis un tout jeune homme, ne sachant comment se comporter, et me voilà au milieu du peuple que tu as élu ; c’est un peuple nombreux, si nombreux qu’on ne peut ni l’évaluer ni le compter. Donne à ton serviteur un coeur attentif pour qu’il sache gouverner ton peuple et discerner le bien et le mal ; sans cela, comment gouverner ton peuple, qui est si important ? » Cette demande de Salomon plut au Seigneur, qui lui dit : « Puisque c’est cela que tu as demandé, et non pas de longs jours, ni la richesse, ni la mort de tes ennemis, mais puisque tu as demandé le discernement, l’art d’être attentif et de gouverner, je fais ce que tu as demandé : je te donne un coeur intelligent et sage, tel que personne n’en a eu avant toi et que personne n’en aura après toi. » [1R 3, 5.7-12]
Dans les années 60, beaucoup de choses vont apparaître à la télévision à commencer par une seconde chaîne et surtout la couleur ! . Avec l’arrivée de François Mitterrand en 1981, le paysage audiovisuel se transforme. Les radios deviennent «libres», les télévisions privées font leur apparition.