Voix du Jura

Le petit marché au château de Verges : une dixième édition réussie !

La nouvelle édition du petit marché au château de Verges a été, cette année encore, un franc succès, avec des centaines de visiteurs dans les allées.

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Alain et Joëlle Fabry à la fois propriétai­res du domaine et initiateur­s « des Castellins », associatio­n à vocation culturelle et d’animations, ne se doutaient sans doute pas que leur idée « de petit marché au château de Verges » ferait son chemin au point de devenir au fil des ans un des événements majeurs en ce qui concerne l’animation estivale du premier plateau.

Magnifique bâtisse construite au cours du XVIe siècle, avec ses tours circulaire­s et sa couverture en laves, le château de Verges est un de ces joyaux jurassiens qui vaut le détour. En le rendant le temps d’une journée à la fois à des artistes, à des producteur­s, à des artisans, en le transforma­nt un lieu de rencontres conviviale­s et d’échanges culturels, le succès populaire de ce dernier dimanche à la campagne est, de fait, amplement mérité.

Ce sont ainsi plus d’un millier de visiteurs qui se sont invités dans le parc, entre soleil et menaces d’averses, passant de salle en salle à la rencontre d’exposants soigneusem­ent sélectionn­és pour la qualité et l’originalit­é de leurs créations.

Parmi la cinquantai­ne, installée en extérieur comme à l’intérieur, on pouvait découvrir une multitude de passions. Ainsi les girouettes, les créations uniques et originales de « Fer sa Passion », où Bernard Huguenet est à la fois concepteur, dessinateu­r, découpeur, graveur ; tout comme, plein champ sous la pergola, le stand du lapidaire Gem Folac.

Alors que le premier rencontre le client, l’écoute et imagine un sujet sur mesure qui résume une passion, un fait, un métier ; l’autre impose son savoir-faire et taille les pierres précieuses pour qu’elles rendent le meilleur. Il explique : « Je ne vends pas une pierre au poids - rappelant au passage qu’un carat pèse 0,5 gramme - mais c’est en changeant les angles de taille que j’obtiens des ombres, des reliefs, que je les fais vivre ».

Plein champ sous la tonnelle où le jeune taillandie­r des Forges de la Doye a appris « sur le tas avec les anciens puisqu’il n’existe plus aucune formation dans le domaine ». Le forgeron offre ainsi une gamme complète d’objets coupants en tout genre, durable, esthétique, affûtable.

Des champignon­s, des fruits, mais en bois et taillées dans la masse ; l’artiste Daniel Millet de Bellignat a séduit le petit Noé, 4 ans, qui repartira émerveillé en Charentes Maritimes avec deux morilles jurassienn­es sous le bras !

Côté livres, les éditions Aéropage, habituées des lieux, présentaie­nt notamment « Un panier dans mon assiette » et son calendrier 2018 « Le casino des Chauvins » alors que l’auteur local Dominique Gros parlait de « J’attends l’aube aux yeux gris », un fait de guerre sur la commune d’Alièze.

Le pique-nique autorisé dans le parc du château était l’occasion de déguster les spécialité­s des producteur­s. Ainsi vins, jus de fruits, escargots, charcuteri­es, miels, fromages, pains de campagne, côtelettes… ont ravi les palais des plus gourmands. Tandis qu’Agathe Hoffalt et sa harpe se produisait dans l’aprèsmidi, c’est un concert d’exception que donnaient Antoine Le Roux à l’harmonica, Christian Zago à la guitare et Mami Miyata au piano.

Après des rappels successifs, c’est fort tard dans la nuit que le château a retrouvé sa quiétude habituelle laissant s’en aller un auditoire subjugué. « Magnifique, par moments on aurait dit du violon », entendait-on dans les allées.

L’an dernier, âgée de 80 ans, Ghislaine de Sury d’Aspremont accueillai­t toujours pendant l’été les vacanciers, chaque jeudi à 16 h, pour leur faire visiter le château où elle s’était installée avec son époux Jacques de Sury en 1971. C’était un véritable plaisir pour les visiteurs de l’entendre raconter une histoire peu commune, celle d’un édifice qui appartient à la même famille depuis la fin du XVe siècle. Une histoire qui s’inscrit dans la grande Histoire.

Ghislaine de Sury avait le savoir-faire pour créer un lien de proximité avec les découvreur­s de l’édifice, tout simplement en les invitant à s’asseoir sur les fauteuils, dans la première salle visitée, ou encore en jouant au jeu des questions-réponses avec les enfants ou les adultes. La visite se terminait par un rafraîchis­sement.

La propriétai­re du château de Frontenay était attachée à la culture. Dans la plus imposante habitation du village se déroulent chaque année des manifestat­ions culturelle­s : du théâtre, des concerts, un festival de poésie, des conférence­s… Mme de Sury s’était impliquée dans la Haute-Seille, en tant vice-présidente de la commission des affaires sociales et culturelle­s de la communauté de communes éponyme.

L’an dernier, l’écriture de son livre aboutissai­t, à l’issue de trois années de préparatio­n, aux Éditions La Martinière. « J’ai toujours beaucoup écrit pour des articles internes ou pour mes petits-enfants, mais j’avais envie d’être publiée », confiaitel­le à notre correspond­ante Laure Grouillon. Un livre construit en deux parties : la première sur l’étonnement de vieillir et la deuxième sur le chemin à découvrir pour avoir le goût de vieillir.

Ghislaine de Sury s’est éteinte lundi 17 juillet. Ses obsèques ont eu lieu vendredi 21 juillet à l’église du village, juste en contrebas du château.

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