Voix du Jura

Sensuel, élégant, universel : le tango argentin envahit rues, musées, marché

Un premier festival aura lieu du jeudi 3 au dimanche 6 août pour découvrir cette danse latine si particuliè­re et si voluptueus­e.

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Robes fendues, talons aiguilles, éventail voire bas résille pour elles ; larges pantalons à pinces et chemises noirs, voire costumes pour eux. Jusqu’au bout de la nuit, des couples raffinés et élégants se frôleront et communiero­nt dans des lieux aussi éclectique­s que des musées, des rues ou même la piscine. Le coeur d’Arbois s’apprête à battre durant quatre jours au rythme du bandonéon et de l’Argentine. Au rythme de la sensualité et de l’exotisme aussi, car « le tango puise ses racines à Buenos Aires, à la fin du XIXe siècle », expliquent Valérie Guyot et Grégory Bonnault, organisate­urs de cette grande première.

Ces deux danseurs, mais aussi chorégraph­es et enseignant­s (à la MJC), sont tombés amoureux du tango il y a plus de 15 ans. Grégory Bonnault explique : « Le tango puise ses racines dans les faubourgs populaires du Buenos aires. À l’époque, il se dansait entre hommes dans les rues, dans les ports ». Voire dans les cales des bateaux, puisque les danseurs n’étaient autres que des immigrés africains et plus tard irlandais ou sud-américains.

Jusque dans les années 60, les milongas (bals en intérieur ou en extérieur) pullulent dans toute l’Argentine. Las, les dictateurs sonnent le glas de tout rassemblem­ent. Concurrenc­é par l’essor du rock’n roll, le tango décline… jusque dans les années 2000 où sa fièvre conquiert l’Europe entière. Depuis 20102015, le tango argentin séduit même le monde entier, de la Corée à Istanbul en passant par la Russie. D’après Valérie Guyot et Grégory Bonnault, il s’agirait désormais de la danse la plus pratiquée au monde. Surfant sur cette dynamique, les deux « tangueros » ont proposé à la mairie d’Arbois d’apporter le tango partout à travers la ville. Philippe Bruniaux, adjoint à la culture les ayant soutenus, ils ont construit en neuf mois un programme digne d’une capitale régionale. Plus de 150 danseurs sont attendus de toute la France et de pays voisins (belges, italiens, suisses, etc.)

Les matinées seront consacrées à des démonstrat­ions accompagné­es de dégustatio­ns « made in Argentina » bien sûr (maté - une sorte de café beaucoup plus corsé - ou empanadas - des chaussons fourrés de viande et de légumes). Les après-midi, cours (initiation et perfection­nement) alterneron­t avec des minimilong­as, juste avant des apéritifs musicaux… accompagné­s de vins bio du Jura et d’Argentine. Viendra ensuite la seconde mi-temps : des spectacles, des conférence­s ou des milongas (bals de 21 h à 2 ou 3 h du matin), puis la « troisième mi-temps » : des milongas néotangos de 3… à 6 h du matin (!), dansés sur toutes sortes de musiques (variété, RnB, hiphop, rap, etc.). Le tango argentin s’apparente en effet à une marche où l’homme improvise sans cesse, le rôle de la femme étant de suivre son guidage… y compris sur du Bach ou du Beethoven joué à l’orgue. C’est ce que Valérie Guyot et Grégory Bonnault montreront le dimanche 30 juillet à 18 h à l’église d’Arbois. Entre les cageots du marché et les oeuvres d’art des musées, entre les spectacles, les massages, les exposition­s et les moments folk (musique et bal), le premier festival de tango n’a pas fini de vous surprendre. Alors, on danse ?

De 18 h à 19 h 30, apéro tango d’accueil au Musée Pasteur. De 21 h à 3 h, milonga traditionn­elle, à l’Espace Pasteur. Vendredi 4 août De 9 h à 12 h, musique live tango et folk sur le marché. De 14 h à 17 h, minimilong­a tango, cour extérieure. De 16 h à 17 h, ambiance folk, hôtel des Messagerie­s. De 17 h à 18 h, apéro tango, hôtel des Messagerie­s. De 17 h 15 à 18 h, spectacle Coco Dias, bar à vin Le Saint-Vernier. De 18 h 30 à 19 h 30, apéro tango, Musée Sarret de Grozon. De 21 h à 23 h, concert et milonga, square Sarret de Grozon. De 23 h à 3 h, milonga en salle, à Espace Pasteur. De 3 h à 6 h, milonga néo tango, à l’Espace Pasteur. Samedi 5 août De 9 h à 11 h, café, maté et empanadas, au Claquet. De 14 h à 17 h, minimilong­a tango, cour extérieure. De 16 h à 17 h, ambiance folk, bistrot de la Tournelle. De 17 h à 17 h 30, spectacle

De 17 h 45 à 18 h 15, conférence sur le bandonéon, Musée de la vigne et du vin. De 18 h 30 à 19 h 30, apéro folk au Musée de la vigne et du vin. De 1 h à 2 h, concert et milonga, à l’Espace Pasteur (haut). De 21 h à 3 h, concert et bal trad en salle, à l’Espace Pasteur (bas). De 3 h à 6 h, milonga néo tango, à l’Espace Pasteur. Dimanche 6 août De 10 h à 12 h, Délices au maté, musiciens tango et démo chez Hirsinger. De 15 h à 19 h, minimilong­a tango et trad ; à la piscine.

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