Les conseils d’un jardinier à la main verte

À 91 ans, Gaston Sigonney entretient encore méticuleusement son potager. Avant même de s’engager dans une carrière de menuisier puis d’électricien, ce touche à tout avait déjà découvert le labour à cheval dès l’âge de 12 ans. À ses yeux, un beau jardin ne requiert guère de temps mais surtout une bonne organisation. D’ailleurs, les heures passées au travail, à la construction de sa maison et à l’entraide lui prenaient une grande part de son énergie. Sa modestie dissimule un grand nombre de connaissances qu’il est toujours prêt à partager. Il n’aime pas donner des conseils, mais propose tout de même aux novices et mains peu vertes de s’inspirer du calendrier lunaire de Michel Gros, un expert à ses yeux. Il ajoute tout de même : « J’ai beau avoir mélangé la terre avec beaucoup de sable et un peu de fumier, le terrain reste inadéquat pour les salades, les épinards et les petits pois. Cela convient mieux aux pommes de terre, haricots, carottes et fraises, et parfaitement aux échalotes, radis et tomates. Je place un film de forçage sur les semis pour un arrosage facile et une bonne aération. Je n’utilise aucun engrais. Je traite juste mes tomates et pommes de terre à la bouillie bordelaise (cuivre) et mes rosiers au soufre. Pour éviter les pucerons et obtenir de gros fruits, je taille dur les arbres à la première feuille trois fois par an ; une première à la floraison, une autre en juillet et la dernière après cueillette. Cela peut multiplier l’espérance de vie par cinq. J’éclaircis régulièrement et ne travaille jamais durant les noeuds lunaires. » Ce jardinier courageux et passionné a tout de même une inquiétude quant à l’avenir, lorsqu’il constate que les abeilles sont de moins en moins nombreuses en son propre domaine.