Voix du Jura

Pourra-t-on un jour se débarrasse­r de la pyrale du buis ?

La proliférat­ion des papillons a continué d’affoler les Jurassiens, cette semaine. Et de nouvelles éclosions sont encore à attendre en septembre et octobre.

- Laurent Villette

Des quatre coins du Jura les témoignage­s ont afflué, cette semaine, sur de nouvelles invasions de pyrales, ce papillon de nuit qui met à mal les buis du Jura et des départemen­ts voisins. Roulant de nuit en forêt ou au bord de la rivière d’Ain, des habitants ont d’ailleurs eu l’impression de se trouver pris dans… une tempête de neige : « il neigeait des papillons plus que de flocons cet hiver. C’est dire l’ampleur du phénomène ! »

Recettes

Face à ce fléau ravageur (voir notre édition précédente), élus et habitants se sentent bien démunis. « Impossible de manger dehors hier soir. Trop de papillons voulaient

s’inviter à table », expliquait Morgane Crozet, photos et vidéo à l’appui. Alors, sur les différents groupes ouverts sur Facebook consacrés à la région, les Jurassiens s’échangent leurs trucs pour tenter de venir à bout de l’envahisseu­r, mais avec l’impression de vouloir vider la mer avec une petite cuiller… Le « truc » qui revient le plus souvent est celui de la bassine d’eau avec du liquide vaisselle. « Ça fonctionne, mais modérément… », a-t-on pu lire dans un commentair­e. « Je vais essayer ce soir une bassine avec des lumignons flottants pour qu’ils aillent au plus près… Le top serait un bac transparen­t avec un éclairage intérieur ou par le dessous… Ou peut-être une glace dans l’eau pour refléter la lumière ? »

La peur du feu

Une Jurassienn­e a partagé sur ce groupe une autre recette « j’ai aspergé les murs, mon rideau de terrasse avec un mélange de produit ménager au citron, d’huiles essentiell­es d’eucalyptus, de vinaigre d’alcool et de bicarbonat­e. Le lendemain j’en ai ramassé une pelle. Depuis dès que j’en vois je remets un peu de ce mélange et nous pouvons à nouveau profiter de la terrasse le soir », indique-t-elle.

Le problème est que le papillon n’est que la partie visible de l’iceberg : chaque pyrale femelle pouvant pondre de 800 à 1 200 oeufs, cela donnera (presque) autant de chenilles lors des prochaines éclosions, en septembre et octobre, qui s’attaqueron­t toujours goulûment aux buis. « À coup de nettoyeur à eau à haute pression, ça élimine tout, les chenilles, les oeufs, les papillons », assure un jardinier. Quant à tout ce bois sec que sont devenus les buis touchés, ils font craindre un autre fléau : le feu. Mais surtout, signale cet amoureux du Jura dépité, « si les buis devaient disparaîtr­e, ce sont tous nos paysages qui vont changer ».

 ??  ?? Méfiez-vous de ces gentils petits papillons : ce sont de terribles ravageurs pour les buis. A gauche, une photo prise par Morgane Crozet chez lui, montre l’ampleur du phénomène.
Méfiez-vous de ces gentils petits papillons : ce sont de terribles ravageurs pour les buis. A gauche, une photo prise par Morgane Crozet chez lui, montre l’ampleur du phénomène.

Newspapers in French

Newspapers from France