Voix du Jura

■ARBOIS Un château de conte de fées sauvé

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L’histoire ne dit pas si Blanche-Neige ou Cendrillon vécurent dans ce château de rêve du XIXe siècle, mais elle n’en est pas moins passionnan­te.

A 1 km de la gare de MesnayArbo­is, vous pourrez admirer sur votre droite un superbe portail ouvrant sur une propriété privée : celle du « Château des Tourillons » véritable château de fée dans un écrin de verdure, dominant la forêt et le vignoble. Comme le cite André Pidoux de la Maduère dans son livre « le Vieil Arbois » : « Au début du XIXe siècle, il n’y avait là qu’une très vieille tour de forme ogivale, construite en pierres brutes, surnommé Le Tourillon ».

A partir de 1811, la propriété fut acquise par la famille arboisienn­e Parandier qui y commença des constructi­ons. Constructi­ons auxquelles l’Arboisien J.N. Parandier, « inspecteur en chef des Ponts et Chaussées », donna l’ampleur actuelle (18611864). J.N. Parandier, en faisant construire la route de Ferrière (route de Champagnol­e) et le viaduc de Montigny aurait récupéré des pierres pour construire le château actuel contre la vieille tour. Cette propriété a été ensuite acquise par M. Faye, descendant des Laurenceot, vielle famille arboisienn­e. Puis le château a été abandonné. Les Allemands l’ont réquisitio­nné durant la seconde guerre mondiale, puis vers 1960, il fut le siège d’une colonie de vacances qui pour des raisons sanitaires, fut supprimée.

Le château, abandonné durant une trentaine d’années fut mis en vente en ruines et c’est dans ce piètre état qu’un riche Suisse, Markus Rutz, en devint propriétai­re dans les années 90. Pour restaurer le château comme à son origine, il fit appel il y a une dizaine d’années à une équipe de véritables artistes : Salomon Da Silva Dias, aidé de Billy Alvès Dias. Il suffit d’admirer le magnifique portail, en forme d’arbre, qu’ils sont en train d’édifier à l’entrée de la propriété pour s’en convaincre.

Il donne accès à une allée sinueuse bordée de cyprès d’Italie de 250 mètres qui mène au château. L’alimentati­on en fluides et énergie, pour le moins originale, vise à une quasi-autonomie : une éolienne sert à remonter l’eau d’un puits, qui est alors stockée dans des citernes, l’électricit­é est assurée par des panneaux photo-voltaïques, sans compter un procédé innovant à base d’hydrogène solide. Markus Rutz a aussi acheté les vignes alentours, puis les deux bâtiments dans l’enceinte de la propriété, ou habitait la famille du plombier Jean-Claude Hulin. De ces deux bâtiments, l’un sert de logement au gardien de la propriété, qui est le fils de Silva Dias, l’autre sert d’atelier à Silva Dias, qui y étudie et crée des oeuvres de son cru. Un artiste apprécié par le propriétai­re, sans qui le château n’aurait pas retrouvé sa splendeur d’antan.

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