La concorde salinoise plus difficile à établir que l’entente franco-allemande
Si les Salinois vont cet automne rendre visite à leur amis d’Horb-am-Neckar, le voyage pourrait bien se faire en ordre dispersé.
L’Entente Salins - Horb laisse ses membres libres d’y participer ou non, mais les membres du bureau et notamment son président Philippe Meulle refusent de s’impliquer dans le voyage en Allemagne prévu du 6 au 8 octobre
L’association compte une quarantaine d’adhérents. Presque tous assistaient mercredi 23 août à l’assemblée générale extraordinaire qui se tenait dans la salle de réunion du comité des fêtes du faubourg Pasteur. Les acteurs du jumelage écartent l’option d’une dissolution qui aurait pu donner l’impression qu’ils abdiquent, mais laissent la Ville se charger d’affréter un car et vont rendre la subvention de 1 000 € qui leur avait été versée à cet effet. Ils n’entendent pas pour autant laisser le champ libre, disant vouloir « continuer à travailler dans la perspective de 2018 ».
Echange de courriers
L’origine du différend réside un compte-rendu transmis au journal de réception de ses homologues allemands par le conseil d’administration de l’Entente. Il y avait notamment été question des échanges scolaires entre les deux villes. « Il serait bon de relancer cette activité », écrivait Philippe Meulle. Colère de Gilles Béder de voir qu’il n’était fait dans l’article aucune mention de sa rencontre en juin avec le maire d’Horb auquel il avait fait part de son désir d’établir une convention pour la reprise des échanges scolaires entre les deux villes. S’en est suivi un courrier où il signifiait à Philippe Meulle qu’« à partir de ce jour, la Ville reprend à son compte le jumelage et que vous ne sauriez vous substituer à elle ».
Philippe Meulle de renchérir, toujours par courrier, en faisant part lui aussi de ses griefs, et notamment le fait que le maire n’avait pas jugé nécessaire de l’associer (ni le directeur du collège Saint-Anatoile d’ailleurs) à l’échange avec le maire d’Horb.
La « question de confiance »
Mercredi soir, après exposé des motifs et lecture des différentes lettres, Philippe Meulle s’assurait que les personnes présentes donnaient « quitus » au bureau pour sa gestion de l’association. Venait ensuite la discussion sur la décision de poursuivre ou non son activité. Une ou deux voix s’élevaient pour suggérer qu’il fallait au moins tenter de rétablir le dialogue. Pour Odile Simon, trésorière de l’association et par ailleurs chef de file de l’opposition au conseil municipal, ce serait peine perdue : « M. Béder n’est jamais venu aux assemblées générales ; il s’est toujours fait représenter ». Quant à Philippe Meulle, à qui les adhérents venaient de déclarer leur confiance, il répondait que sa décision était irrévocable et que s’il demandait audience au maire, ce serait uniquement pour l’avertir que le prochain voyage à Horb se ferait sans le concours de l’association.
Changer de maire ou de président ?
Mis au courant par mail de la décision de l’association, Gilles Béder assure que le voyage à Horb en octobre sera maintenu. « L’office de tourisme peut, s’il le faut, s’occuper de la réservation du bus », déclare le maire dont l’intention est de « remettre l’église au centre du village » : « Un jumelage se fait entre deux communes, pas entre deux associations ». S’il avait assisté à l’assemblée générale, ça aurait été pour demander l’application des statuts de l’Entetnte qui confèrent au maire un poste de vice-président comme le prévoyaient les statuts de l’association à sa création. Charge au bureau de l’association de lui fournir les documents relatifs aux modifications de ces statuts. Si c’est le cas, « l’Entente devient une association comme une autre, sans lien avec la mairie, et ne peut donc prétendre gérer les affaires relatives au jumelage », poursuit le maire.
Gilles Béder assure qu’il ne cherche à écarter personne mais déplore que « depuis des années, ils font des choses avec l’argent de la Ville sans même que celle-ci en soit informée. Pour le 25e anniversaire, ils s’étaient arrangés pour que la réception se fasse à la salle des communes et non pas en mairie ! Pour la dernière assemblée générale, ils avaient oublié de m’inviter ; j’ai reçu un mail la veille ». Un agacement alimenté par l’engagement affiché de Philippe Meulle à son encontre : « Philippe Meulle prend en otage à des fins politiques toutes les associations dont il est membre. C’est quelqu’un d’intelligent, il n’y a pas de doute à ce sujet, mais s’il n’est pas en capacité de travailler en bonne intelligence avec le maire de Salins, étant donné que celui-ci ne changera pas, ils n’ont qu’à élire un autre président… » Le président de l’Entente Salins - Horb en avait exprimée l’intention, mais les autres responsables de l’association ont su l’en dissuader, lui disant que s’il démissionnait, ils feraient de même.