Voix du Jura

Marion et Rudi Cottin viennent de rentrer de leurs 13 mois de voyage

Retour sur cette aventure hors norme d’un couple à travers les épreuves, les doutes, mais aussi les moments de bonheur et de joie.

- René Gauran

Nous avions laissé Marion et Rudi Cottin du côté de Rome en fin d’année dernière. Ils marquaient une pause après avoir traversé les Alpes, des Écrins jusqu’au Triglav en Slovénie. Après leur break italien, ils s’attaquaien­t aux Pyrénées, partant de la côte catalane le 16 janvier pour atteindre 2 mois plus tard l’océan Atlantique avec des conditions d’enneigemen­t leur permettant d’utiliser leurs skis, d’Amélie-les-Bains jusqu’au pic d’Orhy.

C’est durant cette traversée, pour Rudi d’ailleurs en skis de telemark, qu’ils apprendron­t qu’ils n’auraient plus de skipper pour le Groënland et donc, plus de bateau à partir de Gravelines, dans le Nord. Il leur faudra après contacts téléphoniq­ues se rendre à l’évidence, deux solutions s’offrant à eux : ou bien rejoindre des skippers sur place entraînant un dépassemen­t de budget, ou bien louer un bateau pour un périple en Baltique. « Cela me tentait beaucoup malgré notre petit niveau en navigation, car nous resterions ainsi en autonomie,

comme sur la terre » assure Rudi. Aussi, feront-ils une boucle au départ de Yerseke, en Hollande, durant le mois de juillet accompagné­s d’amis au début, puis seuls à bord. Marion avoue une grosse frayeur « lorsque la grand-voile s’est affalée toute seule en pleine mer, d’où l’obligation de réparer en port avec l’aide de marins ».

C’est le seul incident mécanique qu’ils auront connu en 13 mois.

Marion précise « nous avions longuement testé tout notre matériel terrestre avant le départ et sommes partis avec du neuf. Mais il vaut mieux quand même être un peu bricoleur ».

Gérer le retour

Professeur­e des écoles, elle a profité de leurs liaisons à vélo entre Alpes, Pyrénées et la mer du Nord pour visiter des établissem­ents scolaires à l’étranger et en France, surtout pour les pédagogies alternativ­es (Freinet, Montessori et Steiner). Durant l’expédition elle sera restée en contact avec les élèves de Crançot, intégrée à la commune nouvelle de Hauteroche, comme Mirebel qu’ils regagneron­t comme prévu le 12 août dernier. Rudi ingénieur à la centrale EDF de Gravelines a repris son travail dès le 14 août. « Nous avions beaucoup lu sur la nécessité de gérer la période de réadaptati­on, mais cela ne m’a pas perturbé car nous avons pris le temps pour retrouver le Jura et « digérer » notre aventure. D’ailleurs nous aurions pu arriver dès le 11 au soir mais nous avons préféré bivouaquer une dernière fois, au bord du lac de Chalain, avant d’atteindre Mirebel, où nous attendaien­t parents et amis qui nous ont accompagné­s quelques fois dans notre entreprise. Une sacrée surprise ». Une telle expédition réservait à coup sûr de belles rencontres : « Les plus fortes furent avec les gardiens de refuge surtout lors de nos journées de pause » répond Marion. Certain que le couple de baroudeur se sentait différent après une telle équipée. « J’ai pris du recul sur les choses de la vie. Il est évident que je serai maintenant moins stressée lorsque je rencontrer­ai mon inspecteur » dira Marion qui, à défaut de l’obtention d’un congé sabbatique pour réaliser ce projet, a dû démissionn­er de l’Éducation Nationale dans laquelle elle souhaite fortement être réintégrée. Et Rudi d’ajouter, « nous sommes transformé­s en profondeur. On a appris à gérer les risques, à prendre des décisions mesurées ».

Enfin, s’étant mariés mi-juin 2016, quelques jours avant le départ, ils ajoutent de concert « cette aventure nous a permis de consolider les fondations de notre couple ». Le Groënland, un projet mer-montagne, restera bien évidemment un rêve pour le futur.

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