Situation mitigée dans le Jura
« A Bonlieu, les nouveaux ralentisseurs sont très bien : ils font ralentir les usagers et sont couplés à un feu rouge qui se déclenche si la vitesse est trop rapide. C’est un aménagement intelligent et il n’y a rien à redire », estime Alain Mazzier, de la FFMC 39. Ce sont donc bien les ralentisseurs non conformes qui sont dans le collimateur des motards. « À Clairvaux-les-Lacs, on a trouvé un ralentisseur de 21 cm de haut, mais aussi des petits boudins très courts, non conformes. Souvent, ces ralentisseurs nous sont signalés, mais parfois, s’ils semblent hauts, ils sont pile dans les clous. Par exemple, beaucoup de gens pensent que les ralentisseurs sur l’ancienne route de Clairvaux à Patornay sont trop hauts, mais sur les deux, il n’y en a qu’un qui est légèrement non conforme. »
À Geruge, sur la D117, le ralentisseur est ainsi jugé « archiconforme ». Et s’il comporte des marques, c’est sans doute le fait de véhicules arrivant trop vite. À Moutonne, sur la D2, il semble conforme, mais il est mal construit : « la pente n’est pas régulière, il est incurvé sur la partie gauche ». À Sancia, depuis Orgelet, il est un peu de travers, avec une montée à 10,66 % et une descente à 9,84 %, contre 5,6 % et 7,7 % de l’autre côté. À Arinthod, le premier ralentisseur présente une base non conforme (pas assez longue) ; le second, près du collège, est conforme, mais incurvé. Pareil à Saint-Hymetière, où il est déformé…
On pourrait continuer ainsi la liste des avanies, même si le Jura ne semble pas être le département le pire de France en termes de ralentisseurs fantaisistes. Ainsi sur le Haut-Jura, sur un périple comprenant Saint-Claude, Cinquetral, Longchaunmois, La Mouille, Morey et un retour par Valfin, sur 15 ralentisseurs vérifiés, trois ont des pentes (rampants) supérieures à 10 %, et deux présentent des défauts de conceptions (pentes des rampants incurvés). Soit, une nouvelle fois, un tiers de ralentisseurs à revoir.
« On espère que ce travail va faire avancer les choses », conclut Alain Mazzier, « mais en règle générale, on constate que pour les aménagements routiers, on ne pense pas souvent aux motards. Il y a des choses bizarres dans la législation française. Par exemple, pour éviter les dangers dans les virages, on double les glissières de sécurité, mais cela devrait aussi être fait dans les lignes droites. » Doubler l’ensemble des glissières, y compris dans les lignes droites, éviterait en effet de nombreux drames, les poteaux de ces barrières agissant comme de véritables guillotines à motards. Et on pourrait en faire, des choses, avec l’argent des radars…